Constat - Les prix des fruits et légumes de saison restent excessifs et hors de portée des bourses moyennes. La tomate, la carotte, la courgette, les petits pois, les fèves, les artichauts ont atteint des prix inaccessibles pour les ménages dont le pouvoir d'achat ne cesse de dégringoler. Le prix de la pomme de terre est fixé entre 55 et 65 DA le kilo et le prix de la tomate, légume de saison qui n'a pas du tout baissé depuis quelques semaines, a atteint les 120 DA/kg. Alors que dire de l'oignon et du citron qui ont pris des envolées pour atteindre les 100 DA ! «Tout est cher, même trop cher (...) et à force, nous ne faisons plus de distinction entre un produit de saison et hors saison pour discerner la tendance des prix.» Cette phrase est revenue dans la bouche de la plupart des personnes interrogées. Les achats se limitent de plus en plus et la quantité, voire le kilo d'un légume se raréfie, chez la majorité des consommateurs. Il faut en effet faire bien des calculs pour avoir un peu de tout pour préparer un plat du jour. Ce sont les nouvelles habitudes acquises chez nous depuis quelques années surtout avec la cherté parallèle et progressive des légumes secs. Lors d'un tour effectué au marché Ferhat-Boussaâd (ex-Meissonier) qui est réputé par sa mercuriale relativement abordable, nous avons remarqué que les prix affichés dépassaient tout entendement : les haricots vert à 240 DA, les petits pois entre 100 et 140 DA, la carotte qui ne dépassait pas d'habitude les 50 DA a atteint les 80 DA le kilogramme et plus. La salade est cédée à 120 DA le kilo, les artichauts royaux à 160 DA et le poivron se vend entre 80 et 100 DA le kilo. Les piments sont cédés, quant à eux, entre 160 et 180 DA. «En dessous de 100 DA, on ne peut acheter ni oignon, ni salade, ni tomate», nous dit un père de famille qui fréquente le marché de Blida. Interrogés sur la question, certains vendeurs ont estimé que les prix sont déterminés en fonction de ceux affichés dans les marchés de gros. A titre d'exemple, la tomate est cédée à 110 DA , la salade à 100 DA. «C'est pratiquement la même tendance des prix que ce soit ici ou ailleurs, il ne faut pas espérer mieux !», témoigne une ménagère à la sortie du marché Clauzel d'Alger-Centre. «Où allons nous ?», s'interroge une autre ménagère qui est venue voir si les prix ont baissé. Un père de famille qui avait seulement dans son petit couffin un bouquet d'épinards nous confie : «Je suis diabétique et je suis censé consommer des plats à base de légumes, qui hélas, restent incessibles.» Les Algériens qui ont boudé depuis quelques années le poisson, semblent faire de même pour les fruits dont les prix ont atteint un seuil impensable. A commencer par l'orange locale ou importée, soi-disant de premier choix dont le prix se situe entre 160 et 200 DA et même plus, de même pour la pomme et la banane cédées entre 200 et 240 DA sans oublier la poire à 350 DA et la fraise qui a frôlé les 400 DA.