Protesta n Le Comité national des chômeurs revient à la charge, dément toutes négociations avec les pouvoirs publics et dénonce les agissements de l'administration. Dans un communiqué de presse parvenu à notre rédaction, le Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC), dénonce certaines pratiques visant à détourner le mouvement des chômeurs de son principal objectif : «Le droit au travail». Le signataire du document affirme «n'avoir entrepris aucune négociation avec les pouvoirs publics» et décide de revenir à la protestation après une période d'attente. Deux rassemblements sont prévus le 10 avril à Tamanrasset et le 13 à Ghardaïa, selon ce communiqué signé par le coordinateur du mouvement, Tahar Belabès, et rendu public hier. Pour le même mouvement, le comité des chômeurs, qui a pu «casser le mur de la peur» à travers les rassemblements organisés récemment à Laghouat, Ouargla et El-Oued, dénonce les agissements de l'administration qui a pourtant, à travers les mesures du Premier ministre, promis de répondre aux revendications de la jeunesse du Sud. Contacté ce matin, le coordinateur du Comité, Tahar Belabès nous dit : «L'administration continue à détourner, par le biais d'une certaine presse, le sens de notre combat qu'elle tente de faire avorter par ses députés, sa société civile falsifiée ainsi que par des notables fabriqués dans les locaux du ministère de l'Intérieur.» Notre interlocuteur se «démarque», pour reprendre son expression, de ces notables et représentants de la société civile «qui ne représentent qu'eux-mêmes et qui ont rencontré ces derniers temps nombre de responsables». Le coordinateur du CNDDC, nous dit aussi que «les représentants des chômeurs n'ont ni négocié ni discuté avec aucun responsable car notre comité refuse des négociations sous la table». Il nous a réaffirmé la poursuite de son mouvement «jusqu'à ce qu'il y ait du concret sur le terrain». Le Comité des chômeurs a appelé dans ce sillage à deux rassemblements successifs, à Tamanrasset le 10 avril, et à Ghardaïa le 13, souhaitant, dans la foulée, «une participation massive de tous les chômeurs du pays. Commentant avec nous le communiqué rendu public hier, notre interlocuteur dit : «Ce document se veut un démenti quant aux nombreuses spéculations et tentatives de récupération dont ont fait l'objet les membres les plus influents du comité.» C'est aussi «pour couper l'herbe sous le pied des politicards. A chacun ses objectifs dans un pays qui nous appartient à tous. Il y a certes des problèmes socioéconomiques qui nécessitent la mobilisation de tous, et nos revendications, sont des revendications simples». Notre interlocuteur s'offusque que l'on remette en cause le patriotisme des jeunes chômeurs. «Le patriotisme n'est pas une ordonnance prescrite par un médecin», dit-il. «Il n'y a pas que les problèmes du chômage dans le Sud, on a aussi le problème du logement, du développement. Il y a aussi la corruption», dénonce-t-il. Il n'a pas manqué de «louer la responsabilité et le patriotisme de ces jeunes, qui, le 14 mars à Ouargla, ont donné une leçon à tous ceux qui veulent mettre en doute notre engagement pour notre pays. Certains ont été contactés de l'étranger, par les tenants du ‘'qui tue qui ?'', mais ne sont pas tombés dans le piège de ces magouilleurs», conclut notre interlocuteur.