Problématique - L'Algérie, qui continue de subir la lourde facture d'importation alimentaire, (poudre de lait, céréales, semences, huiles végétales...), doit créer une synergie entre les produits agricoles et l'agro-industrie. Des experts et agriculteurs, qui ont levé, hier, le voile sur cette problématique, ont axé leurs interventions sur la nécessité de valoriser l'utilisation des produits agricoles dans l'industrie alimentaire en vue de booster le secteur agricole et créer de nouveaux emplois.Toutefois, cela nécessite, précisent-ils, d'aller vers la mécanisation, la structuration et la professionnalisation de certaines filières agricoles. Cela s'impose vu, notamment, le manque de main- d'œuvre, souvent rencontré dans le domaine de l'agriculture. «Notre objectif à travers cette nouvelle dynamique qui s'inscrit dans le cadre du Salon international de l'élevage, du machinisme et de l'agroalimentaire, Sipsa Agrofood, qui sera organisé du 15 au 18 mai, est de stimuler les synergies fertiles subsistant entre l'agriculture et l'agro-industrie», a estimé, hier, le Dr Amine Bensemmane, président du Sipsa et de la Fondation Filaha-Innove, lors d'une conférence de presse, organisée en prévision de ce salon. Pour ce faire, il estime qu'il est impératif d'associer les professionnels de l'agroalimentaire et de l'agro-industrie, et ce, pour valoriser la politique agricole en Algérie. Il citera l'exemple de l'importation importante de poudre de lait et de concentré, à hauteur de 90 %, nécessaire à la production des boissons en Algérie. Or, «notre pays était le précurseur de cette activité», dit-il, rappelant le cas du jus Orangina, produit né en Algérie. «Pourquoi continue-t-on à importer du concentré du Brésil pour en faire des jus de fruits ?». «90 % des huiles végétales sont importées pour une facture qui a frôlé les 500 millions de dollars», a indiqué un autre spécialiste, qui s'est longuement étalé sur la thématique de la valorisation de l'arboriculture et le développement de la filière de l'oléiculture. Evoquant la filière avicole, le Dr Idres Nacer est allé jusqu'à déduire que la viande blanche n'est pas produite localement, mais qu'elle est importée. Il part du principe que «les intrants, à savoir le soja, le maïs et les médicaments sont importés». Pour la production du poulet, il estime nécessaire d'assurer la maîtrise de l'élevage en évitant les déperditions et en introduisant le système de régulation. Plus loin, il dira que cette filière est diversifiée, mais ce qu'il faut, «c'est aller vers la professionnalisation par segment de filière». Les filières ovine et laitière ont été également évoquées lors du débat. «20 000 vaches sont importées par an en Algérie», a-t-on fait remarquer. Sur ce point, beaucoup de questions liées à la production laitière, la préservation des races ovines locales, la valorisation des génisses locales, le problème du climat adapté aux bovins importés et le développement des techniques des forages ont été posés par les intervenants.