Explosion - Le 3 juin 1979, au large des côtes du Mexique, un bloc obturateur de puits sur la plateforme de forage pétrolier Ixtoc, cède... Dès les premières heures, les experts ont essayé de garder sous contrôle la fuite en ayant recours à plusieurs méthodes, dont les explosifs, les barrières, les dispersant, en plaçant un dôme métallique «d'étouffement par le haut» géant et en le bouchant avec de la boue et du ciment. Tout un ensemble de techniques prévues pour faire face à ce genre de situation, mais qui s'avéreront confrontées à la réalité du terrain, vaines et totalement inefficaces. En effet, aussi pointues fussent-elles, aucune de ces techniques n'avaient alors porté ses fruits. Des mois durant, le déversement d'Ixtoc s'est poursuivi. Pendant plus de neuf mois, le puits crachera 477 et 795 millions de litres de pétrole qui s'échoueront sur les côtes mexicaines et américaines. Dès les premiers signes de dangers, c'est le branle-bas de combat sur la plateforme. «Tout le monde courait dans tous les sens, sans réellement savoir où ils comptaient aller», affirmait à la télévision mexicaine durant le journal télévisé de cette chaude nuit d'été de juin 1979, un témoin du drame. Pourtant, dans ce puits de 49 mètres de profondeur, onze personnes trouveront la mort dans les conditions atroces. Asphyxiées par les nuages de fumées ou encore brûlées vives des suites du souffle de l'explosion. Il aura fallu des semaines entières pour retrouver certains cadavres. Des morceaux et fragments de corps étaient éparpillés sur des centaines de mètres aux alentours de la plateforme. «C'était un carnage», ajoutait ce témoin. La catastrophe fut telle, qu'en raison de la marée noire qui s'en est suivie, la pêche a été interdite pendant des années sur la côte mexicaine. Sur des kilomètres, des tortues de mer, des dauphins, des oiseaux, ainsi que d'autres animaux furent rasés. Arbres, plantes et tout l'environnement alentour furent entièrement dévastés. Il aura fallu plus d'une année pour que le déversement d'Ixtoc puisse finalement être stoppé, lorsque l'entreprise pétrolière publique mexicaine Pemex a creusé deux puits d'intervention dans lesquels ont été pompés de la boue et des boulets d'acier. Au total, ce sont entre 470 000 et 1 500 000 tonnes de pétrole qui se seront échappées. Entre le tiers et la moitié de ce pétrole a brûlé, provoquant une vaste pollution atmosphérique. Le reste s'est répandu à travers le golfe du Mexique sous forme de nappes dérivantes. Des millions de dollars furent nécessaires à la concrétisation de cette solution. Ainsi de toute l'histoire, la catastrophe pétrolière du Golfe du Mexique a été le pire déversement accidentel de l'histoire.