Y a-t-il possibilité d'avoir une vie nocturne à Alger ? Le président de l'APC d'Alger-Centre y croit fermement et il s'attelle à instruire les commerçants des grandes avenues de la capitale afin qu'ils ouvrent leurs cafés et restaurants jusqu'à minuit en attendant d'activer en permanence. Et pour démontrer que ce n'est pas un simple souhait, l'initiateur de ce projet annonce l'ouverture très prochaine d'une terrasse exemplaire qui servira de témoin. Parallèlement, quatre salles de cinéma seront rouvertes. Il s'agit de l'Algéria, du Debussy, du Casino et de l'ABC qui pratiqueront les horaires de jadis en soirée. Objectivement, une telle initiative ne peut qu'être saluée parce qu'à ce jour, Alger vit un rythme ou plus exactement une absence de rythme indigne de son statut de capitale. Une mégalopole qui ferme boutique dès le crépuscule. Quand les gens s'empressent de rejoindre leurs banlieues et qu'il ne reste que les visiteurs, la plupart des habitants de l'intérieur en mission, logeant dans les hôtels alentour et qui peinent à trouver un cinéma ouvert et même un restaurant ou un café. Mais suffit-il d'ordonner aux cafés et restaurants, ainsi qu'à quelques salles de cinéma situés au centre-ville d'ouvrir pour que, aussitôt, la capitale retrouve une vie nocturne comme jadis, dans ces années où il faisait bon sortir en famille jusqu'à une heure tardive ? Sûrement pas. Parce que, d'abord, il faudrait que les transports suivent et quand on sait que les bus, le tramway et le métro s'arrêtent trop tôt, il est difficile de convaincre les citoyens de faire des virées nocturnes dans la capitale. En outre, il faut le dire, le climat d'insécurité qui persiste a contraint les Algérois et particulièrement les familles, à devenir casaniers dès la tombée de la nuit. Cela dit, les pouvoirs limités du président de l'APC lui suffiront-ils pour convaincre les autres acteurs de le suivre dans ce projet ambitieux et salutaire pour redorer le blason terni de la capitale ? Pourtant cette option est inévitable pour le tourisme. Et de plus pourquoi ne pas élargir cette mesure aux autres commerces, les nombreuses boutiques des avenues principales pour permettre aux familles de faire leurs emplettes durant la nuit ? Ce qui est possible durant le mois de ramadan devrait l'être aussi les autres mois de l'année. Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah.