Enquête - Dure semaine pour le Président américain qui doit en outre faire face à la tragédie de ce matin au Texas, de celle de lundi à Boston et à l'échec sévère de sa loi portant réforme sur les armes. En effet, cette dernière promise par le président Barack Obama a subi hier un échec sévère, quatre mois après l'électrochoc du massacre de l'école de Newtown, avec le rejet d'une des mesures principales par le Sénat américain. Quatre élus du parti démocrate du président ont fait défection et rejoint les républicains pour voter contre un amendement qui aurait imposé des vérifications d'antécédents judiciaires et psychiatriques avant les achats d'armes sur Internet et dans les foires spécialisées. «Honte à vous !» a crié depuis la galerie du public Patricia Maisch, qui avait survécu à la fusillade de Tuscon, dans l'Arizona, en janvier 2011, et assistait au vote avec des proches de victimes de Newtown. Le rejet du texte — lui-même édulcoré par rapport aux premières versions — marque une défaite politique cinglante pour Barack Obama, qui a investi un capital politique considérable sur ce thème. Le président américain a dénoncé avec virulence l'attitude d'une «minorité» de sénateurs. Il a accusé le lobby des armes d'avoir «délibérément menti» pour faire échouer la réforme, a estimé qu'il s'agissait d'un «jour de honte pour Washington». Pour l'heure, le président Obama et son épouse Michelle doivent participer aujourd'hui dans la cathédrale de Boston à une cérémonie œcuménique en l'honneur des trois morts et quelque 180 blessés lors des explosions de lundi dernier. Et la tension était toujours grande dans la ville, où la sécurité a été renforcée, tandis que l'enquête avançait très lentement. Ainsi, deux jours après le plus grave attentat commis aux Etats-Unis depuis le 11 Septembre, les enquêteurs n'ont encore ni motif, ni revendication, et aucune hypothèse n'est privilégiée, entre terrorisme international ou intérieur. Mais ils ont une idée plus précise de la composition des bombes artisanales qui ont ensanglanté le centre de Boston. Le FBI, qui a demandé la coopération du public, a rendu publiques hier une douzaine de photos d'éléments retrouvés sur place, dont des lambeaux d'un sac noir, et un morceau de cocotte minute tordu par le souffle de l'explosion. Les photos montrent également un clou à tête et des billes métalliques qui avaient été ajoutés aux bombes pour en maximiser l'impact, et ce qui ressemble à un morceau de circuit électrique. Les bombes avait été assemblées dans des cocottes minute de 6 litres, et un des couvercles a été retrouvé sur le toit d'un hôtel de six étages à proximité, a indiqué son propriétaire. Attaque à la ricine sur le président Un suspect a été arrêté, hier mercredi, dans l'Etat du Mississippi dans le cadre de l'enquête sur les lettres contenant de la ricine, un poison violent, qui avaient été envoyées à plusieurs responsables américains dont le président Barack Obama. Il a été arrêté à son domicile, à Corinth. L'homme "serait responsable de l'envoi des trois lettres (...) contenant une poudre qui, selon les premières analyses, est de la ricine", a déclaré le FBI. Les lettres empoisonnées adressées à Barack Obama ainsi qu'au sénateur républicain Roger Wicker et à un responsable de la justice du Mississippi portaient les initiales "KC", selon le FBI, correspondants à celles du suspect arrêté. Les enveloppes étaient par ailleurs frappées du cachet de poste de Memphis, dans le Tennessee, avec la date du 8 avril. Ce cachet peut englober certains secteurs du nord du Mississippi. Entre 2003 et 2004 des précédents ont été enregistré. En février 2004, le Sénat et la Maison Blanche avaient déjà été les cibles d'une attaque à la ricine, un agent biologique envoyé sous forme de poudre. Le poison avait aussi été adressé au département des transportS en octobre puis à la maison blanche en novembre 2003, dans des lettres signées d'un certain "ange déchu", qui réclamait un changement dans la réglementation sur les horaires de travail des routiers américains. A l'automne 2001, des attaques non élucidées utilisant la bactérie du charbon avaient fait cinq morts. Depuis, tout le courrier envoyé aux élus de la nation est examiné à l'extérieur du Capitole avant d'être acheminé.