Dégâts - Après avoir dévasté la Bretagne en France les 13 et 14 octobre 1987, la tempête se dirige vers le sud des îles britanniques. Le 15 octobre est prévue une dépression plus basse en latitude, son cœur devant passer sur le centre de l'Angleterre. Le présentateur météo en cette nuit, annonce avec le sourire à la fin du journal de 20h un risque de vent violent avec des rafales avoisinant les 150 km/h. En outre, une partie du personnel du service météo de la chaîne était en grève au cours de la semaine en question ce qui a rendu la prévision encore moins bonne et le suivi de la tempête plus délicat. Dès lors, et selon les premières estimations, faites un peu à la hâte, l'intensité de la tempête n'est pas prévue plus forte que la dépression ayant touché les côtes françaises. Mais plusieurs contrastes thermiques dans l'atmosphère ont eu pour effet le développement de ces vents violents. C'est désormais à une tempête de type «bombe» que les îles anglaises vont faire face. Sur son passage, la «bombe» fera au moins, 19 morts dans le nord de la Grande-Bretagne, touchée sur une vaste étendue. Les blessés légers et graves se comptent par centaines. Pourtant, le passage nocturne de la tempête a permis d'éviter un bon nombre de drames. Bien qu'habitués à de telles valeurs de vent, les habitants des régions touchées n'avaient jamais connu un tel déchaînement de violence. Les rafales les plus fortes n'ont pu être enregistrées faute d'anémomètres encore en état. Sur les régions les plus exposées, les vitesses des vents relevées font froid dans le dos, atteignant des pics de 242 km/h par endroits. Cette tempête a aussi été impressionnante pour sa durée puisque les vents les plus forts ont duré de 4 à 6 heures, selon les témoignages. A titre de comparaison, les vents les plus forts des deux tempêtes Lothar et Martin (1999) n'ont pas duré plus de 2 heures. Malgré la faible étendue de territoire touchée (Bretagne, sud du Royaume-Uni majoritairement), le coût de la tempête de 1987 est colossal. A l'époque, cette catastrophe naturelle est considérée comme la 7e plus coûteuse de l'histoire avec une estimation de 4,3 milliards de dollars. Depuis 1987, deux autres tempêtes ont dépassé ce coût : La tempête Daria en 1990 (5,8 milliards de $) et la tempête Lothar en 1999 (5,8 milliards de dollars). Les activités les plus touchées sont l'agriculture et la sylviculture (2 milliards de francs d'époque). En Angleterre, elle est d'ailleurs considérée comme la tempête la plus destructrice depuis 1703. Cette dépression fait partie des tempêtes les plus meurtrières du siècle derrière les tempêtes de 1999, la tempête Daria, Xynthia et Klaus. Lire demain «Quand le traitement médiatique est montré du doigt...»