Ce n'est pas le prix de la baguette qui sera revu, mais sa qualité. C'est ce qu'a décidé le département de Benbada. Entre les deux revendications des boulangers à savoir, augmenter le prix de la baguette à 12 DA ou bien la marge bénéficiaire à hauteur de 20 %, le ministère du Commerce a tranché : ce sera la marge bénéficiaire. En outre, le consommateur peut, peut-être, espérer un pain de meilleure qualité, un atelier devant être installé à cet effet dès dimanche prochain. Un atelier de travail sera néanmoins mis en place dimanche prochain au niveau du ministère pour se pencher sur l'aspect relatif à la qualité du pain. Seront conviés à cet atelier des représentants des boulangers, des experts en alimentation, des professionnels et des représentants des associations de protection du consommateur. Il faut savoir que depuis 1996, le prix du pain subventionné par l'Etat n'a connu aucune augmentation contrairement à celui de ses composants. Le prix de la baguette de pain ordinaire est fixé à 7,5 DA et celle du pain amélioré à 8,5 DA alors que ce produit est généralement cédé à 8 DA et plus dans les boulangeries. Le ministre a fait savoir que son département envisageait de subventionner la farine destinée à la confection du pain et non celle utilisée dans la pâtisserie-biscuiterie soulignant le recours à un « procédé technologique » permettant de produire une farine qui n'entre pas dans la confection du pain. La farine destinée à la pâtisserie-biscuiterie sera cédée au prix réel, a indiqué Benbada assurant que cette mesure garantira au consommateur du pain de qualité à un prix subventionné par l'Etat et au boulanger une marge bénéficiaire convenable pour poursuivre cette activité. Selon l'union des boulangers, les Algériens consomment près de 1 million de baguettes de pain par jour produites par quelque 21.000 boulangeries à travers le territoire national. Le ministre du Commerce a, en outre, annoncé la révision des textes de loi définissant les types et les prix du pain outre la marge bénéficiaire des boulangers, soulignant la détermination de l'Etat à « prendre en charge de manière globale » le dossier du pain. «Les deux décrets exécutifs de 1991 qui concernent la qualité de la farine et le prix, le type et la marge de bénéfice du pain, seront révisés », a-t-il déclaré. Pour Benbada, la révision de ces textes est dictée par le développement technologique que connaît la fabrication du pain, notamment l'introduction des fours électriques et les améliorants, ajoutant que la décision ministérielle définissant les composants du pain sera révisée. « L'utilisation des améliorants dans la fabrication du pain sera soumise à des règles pour maîtriser le prix de revient de ce dernier », a-t-il ajouté. Une marge de bénéfice à au moins 20% est l'une des principales revendications de l'union nationale des boulangers qui a observé mardi dernier une grève d'un jour. Le syndicat appelle à la valorisation de la marge bénéficiaire à travers la réduction du prix de la farine (matière première entrant dans la fabrication du pain) de 2.000 à 1.500 DA le quintal ou la hausse du prix de la baguette de pain à 12 DA.