Résumé de la 110e partie - Le Renard perd son sang-froid et essaie de s'enfuir. La police est à ses trousses... Désespérément, il regarda autour de lui et remarqua une sortie de secours à environ quinze mètres. Elle devait conduire au terrain d'aviation ! La valise. Il ne pouvait pas courir avec la valise. Après une seconde d'hésitation, il la lança derrière lui. Elle heurta le carrelage avec un son mat, glissa quelques centimètres, et s'ouvrit. Les billets se répandirent dans le couloir. «Arrêtez où je tire !», lança une voix forte. Renard ouvrit brutalement la porte de secours, déclenchant une sonnerie stridente. Il la claqua derrière lui et s'élança sur le terrain d'aviation. L'avion pour Phoenix était sur son chemin. Il le contourna. Une petite camionnette de service, moteur en marche, était stationnée près de l'aile gauche de l'appareil. Le conducteur s'apprêtait à y remonter. Renard le saisit par derrière, le frappa violemment dans le cou. L'homme s'écroula avec un grognement. Renard le repoussa et sauta dans la camionnette. Ecrasant l'accélérateur, il démarra en zigzaguant autour de l'avion. Ils n'oseraient pas tirer avec l'avion dans leur champ. Les flics allaient le poursuivre en voiture d'un instant à l'autre. Ou bien ils allaient envoyer d'autres voitures pour lui barrer le passage. C'était risqué de quitter la camionnette. C'était encore plus risqué d'y rester. Les pistes étaient entourées de barrières ou se terminaient dans la mer. S'il en empruntait une, il serait pris au piège. Ils cherchaient un homme conduisant une camionnette de service sur le terrain d'aviation. Ils ne le cherchaient pas dans l'aérogare. Il remarqua une camionnette identique à celle qu'il conduisait près d'un hangar, se rangea à côté d'elle. Sur le siège près de lui, il y avait un classeur ouvert. Il y jeta un bref coup d'œil. Il s'agissait de commandes, de livraisons. S'en emparant, il descendit de la camionnette. Une porte avec la mention «Réservé au personnel» s'ouvrait. Baissant la tête sur le registre, il attrapa la porte et l'empêcha de se refermer. Une jeune femme en uniforme sortit d'un pas vif : elle jeta un coup d'œil sur le registre dans la main de Renard et passa rapidement devant lui. La démarche de Renard était plus assurée à présent, rapide. Il franchit à grands pas le petit couloir sur lequel donnaient les bureaux du personnel et, un instant plus tard, se retrouvait dans le hall de départ. Les flics de l'aéroport passèrent en trombe devant lui, courant en direction du terrain. Sans faire attention à eux, il traversa l'aérogare, sortit sur le trottoir et héla un taxi. «C'est pour où ? demanda le chauffeur. — Grand Central Station.» Il sortit un billet de vingt dollars, tout ce qui lui restait. «Combien de temps pour y arriver ? Mon vol a été annulé, et il faut que j'attrape un train avant onze heures trente.» Le chauffeur était très jeune, pas plus de vingt-deux ans. «Ça sera un peu juste, monsieur, mais on va y arriver. Les routes sont bonnes maintenant et la circulation est fluide.» Il appuya sur l'accélérateur. «Cramponnez-vous.» (A suivre...)