Spirale - Deux hommes de la Garde nationale ont été «gravement blessés dans l'explosion d'une mine alors qu'ils participaient à une opération de ratissage au mont Chaâmbi visant des éléments terroristes en fuite». Le ministère de l'Intérieur a précisé dans un communiqué qu'une des victimes avait perdu une jambe et que l'autre avait été grièvement blessée aux yeux. Dans l'après-midi, après l'envoi de renforts dans la région, un militaire a aussi eu la jambe arrachée par l'explosion d'une seconde mine, selon un responsable sécuritaire interrogé sur place. Les autorités n'ont pas confirmé dans l'immédiat ce second incident. Selon les premiers éléments, les mines ont été posées par le groupe pourchassé, a précisé cette source. Des échanges de tirs avaient eu lieu en fin de matinée, compliquant l'évacuation des deux gendarmes blessés. Ils ont finalement été hospitalisés et opérés à l'hôpital de Kasserine, le chef- lieu régional. La région du mont Chaâmbi, un massif difficile d'accès, fait régulièrement l'objet d'opérations des forces de l'ordre et de l'armée depuis décembre 2012, lorsqu'un agent de la Garde nationale a été tué par un groupuscule armé dont on ne sait pas s'il a été démantelé ou s'il est toujours actif. Néanmoins, peu après cet incident, les autorités avaient annoncé le démantèlement d'un groupe lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans l'ouest de la Tunisie. La frontière tunisienne avec l'Algérie, longue et poreuse, est un haut lieu de contrebande notamment d'armes. Alger, Tunis et Tripoli se sont d'ailleurs engagés en janvier à renforcer la coopération aux frontières et à multiplier les patrouilles communes pour juguler ces trafics. Depuis la révolution de janvier 2011, la Tunisie est régulièrement le théâtre d'attaques impliquant, selon les autorités, la mouvance salafiste armée. Les deux pays, a déclaré M. Larayedh à l'issue d'un entretien avec son homologue algérien, Abdelmalek Sellal, entendent approfondir leur coopération pour faire face aux menaces à leurs frontières. Il y a une conviction partagée que «la sécurité de l'Algérie et de la Tunisie est une question commune», a-t-il dit. Concernant la coopération, M. Larayedh a annoncé une réunion de la grande commission mixte algéro-tunisienne avant l'été prochain qui permettra de donner une «forte impulsion» à la coopération bilatérale, notamment pour le développement économique des régions frontalières. Car pour eux, la lutte contre l'insécurité passe aussi par le développement de ces zones. «Il a été convenu d'établir un partenariat entre les wilayas frontalières pour la réalisation de liaisons routières, le raccordement au réseau de distribution de gaz et la lutte contre la contrebande aux frontières», a également annoncé le Premier ministre tunisien.