Parcours - Feu Cheikh Slimane Anani était l'exemple de l'éducation , de la discipline et de force de caractère. L'homme de lettres, l'écrivain, le poète, le chercheur et l'ex-animateur radio, nous a quittés vendredi dernier vers 10h du matin, à l'âge de 90 ans, le jour de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Il a été inhumé au cimetière de Koléa, sa ville natale. Une foule nombreuse composée des walis de Blida et de Tipaza, d'un représentant du ministère de la Culture, d'écrivains, d'anciens ministres, de ses ex-élèves du lycée Amara-Rachid... l'ont accompagné à sa dernière demeure. Slimane Anani, selon son fils aîné, le juriste Mohamed Djallal Eddine, était aussi musicien. Il jouait de la guitare. «Il nous obligeait à faire de la musique. Il a tout fait pour nous former. Nous avons tous, sans exception, fait l'université », ajoute cet ancien élève de son père. «Il nous a appris la langue arabe mais nous a encouragés à être bilingues», a repris Djallal Eddine comptant une fratrie de 10 enfants : 5 garçons et 5 filles. Avec ses grands yeux verts et un sourire qui ne s'effaçait jamais Cheikh Slimane Anani donnait des cours d'arabe aux enfants les poussant à étudier sans relâche. Certains de ses élèves qui n'avaient aucune chance de réussite, sont, aujourd'hui, médecins et cadres. «J'espère qu'on l'évoquera encore longtemps et souvent.» Cheikh Anani, alité depuis sept mois, ne se plaignait jamais selon sa fille Hanifa, elle-même dentiste. «Mon père était un grand homme. Il ne nous a jamais grondés ou frappés. Aux derniers instants de son agonie, il nous disait ne voir que les versets du Saint Coran partout dans sa chambre. Il a insisté, avant de rendre l'âme, sur la préservation de sa bibliothèque composée de près de mille livres, dont une bonne partie remonte à plusieurs années.» Cheikh Slimane Anani, pour rappel, a commencé la poésie dans les années 40.Il faisait des recherches dans l'histoire du Maghreb arabe et de l'Andalousie, ainsi que sur Sidi Ali M'barek et Ben Allel. Sa maîtrise de l'arabe et du français lui a permis d'écrire des livres et d'en traduire, comme celui de Ahmed Benblidia, sur L'histoire de la résistance dans la ville de Miliana et celui de cheikh Bouamrane, le président du Haut Conseil islamique. A la demande de ses amis et de ses proches, le défunt a écrit un livre où il raconte son enfance, sa jeunesse et sa vie, depuis la prestigieuse école Thaalibia, où il a côtoyé des personnalités algériennes connues comme l'ex-ministre Mustapha Lacheraf, Boualem Baki et Boualem Bessayeh. Anani a enseigné dans son école el thaalibia, à des ministres et des cadres dont ,Ahmed Djebbar, Kamel Bouchama et El Hachemi Cherif. Ainsi donc, 44 années d'enseignement et de pédagogie, ont fait que ce 1er inspecteur de l'enseignement primaire à Koléa, Blida et Alger, furent riches en événements et en enseignements. Feu Cheikh Slimane Anani doté d'une force de caractère, était l'exemple de l'éducation, de la discipline. Reposez en paix, Cheikh Slimane, la relève étant assurée dans tous les domaines. - Lorsqu'il a lu l'article dans notre édition du 4 avril 2013, faisant état de la cérémonie organisée à son honneur par la direction de la maison de la culture de Koléa, suivie de la revue El Amel, éditée à l'occasion du 16 avril par l'école Benani-Bachir de Koléa, également en son honneur, Cheikh Slimane Anani a promis à InfoSoir de lui accorder un long entretien, pour révéler en détail sa biographie et sa bibliographie ainsi que son expérience dans les domaines de la recherche, la traduction et ses 44 années d'enseignement.