Appréhension - Tout porte à croire que le secteur de la santé se dirige vers le pourrissement. Les malades doivent prendre leur mal en patience en attendant la reprise du travail des syndicats grévistes puisque l'Intersyndicale des professionnels de la santé (ISPS) a décidé, hier, vendredi, de reconduire son «mouvement de protestation» entamé il y a quatre semaines, annoncent ses animateurs dans un communiqué. L'organisation - non reconnue - a décidé ainsi la poursuite du mouvement de grève cyclique de trois jours, pour les journées des 27, 28 et 29 mai, et prévoit un nouveau «rassemblement national» le mercredi 29 du mois en cours, devant le siège du ministère de la Santé. Elle dénonce, dans le même document, ce qu'elle considère comme des «mesures répressives» que la tutelle aurait prises, notamment les «retenues sur salaires», les «affectations arbitraires» et le «recours aux réquisitions et aux mises en demeure». Le communiqué souligne, par ailleurs, la «totale satisfaction» de l'Intersyndicale quant au «niveau d'adhésion au mouvement de grève», et affirme que les professionnels «ont assuré de manière unilatérale un service minimum élargi». L'Intersyndicale regroupe le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), le Syndicat national algérien des psychologues (Snapsy) et le Syndicat national du personnel de l'enseignement du paramédical (SNPEPM). Ces syndicats revendiquent notamment l'application des amendements des statuts des différents corps, des corrections dans le régime indemnitaire, l'amélioration des conditions socioprofessionnelles, et veut surtout bénéficier de la prime de contagion à l'instar du reste du personnel du secteur. Les conseils nationaux des syndicats membres de l'ISPS seront convoqués en fin de semaine pour une évaluation d'étape, a précisé de communiqué. L'intersyndicale a réitéré sa disponibilité au dialogue avec la tutelle et a interpellé «de nouveau» le Premier ministre et le ministre de la Santé pour «le respect de leurs engagements pour la prise en charge de sa plateforme de revendications». La première grève cyclique de trois jours de l'intersyndicale a été entamée le 6 mai. Le 7 mai, le tribunal administratif d'Alger, statuant en référé, avait déclaré «illégale» cette grève. Au début du mouvement, le ministère de tutelle avait exprimé, dans un communiqué, sa volonté de «poursuivre le travail en commun» avec ses partenaires sociaux pour «consolider les acquis et améliorer davantage les conditions socioprofessionnelles des travailleurs de la santé, notamment les personnels des corps communs». Dans le même contexte, le chargé de la communication du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a estimé, hier, que les praticiens de la santé publique «devraient abandonner les revendications rédhibitoires». Les paramédicaux reprennent le service Contrairement à l'intersyndicale, le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) a décidé de reprendre le travail après quatre semaines de grève. La décision a été prise lors de la réunion de son bureau national, au lendemain de sa rencontre avec le ministère de la Santé, qui a «promis de satisfaire les revendications des paramédicaux, notamment l'application de leur nouveau statut particulier». Ainsi, «satisfaits» des résultats de la rencontre avec le département d'Abdelaziz Ziari, les membres du bureau national du SAP ont estimé qu'il «n'était pas nécessaire de tenir un conseil national pour trancher la question de l'arrêt ou de la poursuite du mouvement de grève», soutenant que la tutelle a répondu favorablement à leurs revendications.