Challenge - Le pari consistant à mettre en place 20 000 entreprises avant la fin de 2014, tenu par les pouvoirs publics, est revenu sur le devant de la scène, hier, mardi. Ainsi, alors qu'ils sont nombreux à afficher leur scepticisme sur la capacité financière de l'Algérie à y parvenir, à l'instar du président du Club d'action et de réflexion sur l'entreprise (CARE), Slim Othlani, qui en avait fait état récemment, les pouvoirs publics veulent donner un autre coup d'accélérateur à cette ambition. En effet, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a indiqué depuis Boumerdès que l'Etat s'attellera, à l'avenir, au renforcement des mécanismes d'accompagnement des jeunes promoteurs bénéficiant d'aides au titre des dispositifs de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) et de la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac) pour la création de microentreprises. Il n'en dira pas plus sur le procédé, ni même sur la manière dont cela devrait se concrétiser. Mais certainement que cela devrait répondre aux difficultés dans lesquelles se débat l'Agence nationale du développement de la PME (ANDPME) qui continue de souffrir de déficits en termes de capacités financières et de management pour faire face à la demande des entreprises au titre de leur mise à niveau. Des milliers d'entreprises créées dans le cadre des dispositifs Ansej, Cnac et qui ont le plus grand mal à grandir. En effet, 85 % parmi ces dernières demeurent, plusieurs années après leur création, des TPE (très petites entreprises). «Une réflexion est en cours sur les meilleurs moyens susceptibles de permettre un accompagnement permanent des jeunes bénéficiaires d'aides, notamment les promoteurs d'entreprises à caractère industriel, ou spécialisées en marketing», a assuré M. Louh en marge d'une visite d'inspection de nombreux projets de son secteur dans la wilaya. Le ministre a expliqué que cette mesure, qui s'appuie sur une coordination multisectorielle et un dialogue entre les différents partenaires économiques, vise à «garantir une pérennité aux microentreprises à potentiel concurrentiel, au double plan interne et externe», dans un monde économique «ouvert, en constante mutation et dominé par la crise». Soulignant les efforts consentis ces dernières années dans l'édification de l'économie nationale, la création de la richesse par le soutien de l'investissement et la réalisation d'infrastructures de base, M. Louh a estimé que la concrétisation de ces réalisations obéit à un objectif de «consécration d'une économie forte et concurrentielle». «Ces dix dernières années furent exploitées par l'Etat pour mener une politique économique globale qui lui a permis de préserver des postes de travail, tout en offrant l'opportunité à l'investissement créateur de nouveaux emplois», a rappelé M. Louh.