Représailles - Quatre roquettes tirées depuis la Syrie sont tombées hier sur la Bekaâ, une région de l'est du Liban à population majoritairement chiite et bastion du Hezbollah, soutien du régime de Damas. «Quatre roquettes tirées depuis le territoire syrien ont touché une zone située entre les villages de Nabishit et Sarain», a précisé cette source. Celle-ci n'a pas donné d'informations sur d'éventuels dégâts ou victimes, mais a précisé que la zone est peu habitée. Cette attaque est la dernière d'une série de tirs qui ont touché l'est du Liban, frontalier de la Syrie, depuis l'implication officielle de combattants du Hezbollah chiite libanais dans le conflit syrien. Elle intervient quelques heures après qu'un hélicoptère syrien armé eut lancé hier deux bombes sur le centre de la ville d'Aarsal à majorité sunnite et qui soutient la rébellion au régime de Damas. L'armée libanaise a indiqué dans un communiqué avoir pris «les mesures défensives nécessaires pour riposter immédiatement à toute violation similaire», un avertissement très rare dans l'histoire récente du Liban et de la Syrie, ancienne puissance de tutelle politico-militaire de son petit voisin. Le président libanais, Michel Sleimane, a dénoncé ce raid comme une «violation de la souveraineté» de son pays qui se réserve le droit, selon lui, de «prendre des mesures pour se défendre» et de «saisir l'ONU et la Ligue arabe». Les attaques transfrontalières se sont multipliées au Liban depuis la prise de la ville de Qousseir en Syrie par l'armée régulière appuyée par le Hezbollah le 5 juin. Le Hezbollah, principal parti chiite au Liban et allié du régime du président Bachar al-Assad, a officialisé lors de cette bataille sa participation à des combats en Syrie, entraînant des représailles de la part des rebelles syriens. Des tirs de roquettes venant de Syrie ont visé à plusieurs reprises la plaine de la Bekaa où se situent plusieurs villes libanaises à majorité chiite. L'implication du Hezbollah en Syrie a remis en cause la neutralité revendiquée par le Liban depuis le début du soulèvement en Syrie contre le régime de Bachar al-Assad en mars 2011. Après ces événements l'armée libanaise a lancé hier une rare mise en garde à Damas, en menaçant de riposter après ce raid syrien sur une localité libanaise, Un hélicoptère syrien a lancé deux bombes sur le centre d'Aarsal, une localité libanaise, faisant un blessé. La Syrie a indiqué avoir poursuivi hier des rebelles jusqu'en territoire libanais avec un tir de missiles depuis un hélicoptère sur une ville de l'est du Liban, mais a affirmé qu'elle respecte la souveraineté et l'intégrité territoriale de son voisin. L'armée a ajouté qu'elle continuera à prendre pour cible les rebelles en territoire syrien mais qu'elle «s'engageait à respecter la souveraineté de la République libanaise, son intégrité territoriale et la sécurité de ses habitants», selon l'agence de presse officielle syrienne Sana. Utilisant le terme «terroriste» pour désigner les rebelles qui se battent contre le régime du président Bachar al Assad, le commandement de l'armée syrienne a indiqué que les tirs de missiles sont intervenus après que l'un des hélicoptères de nos forces armées a repéré un groupe de terroristes armés qui essayaient de s'enfuir en direction du territoire libanais. «L'hélicoptère est parvenu à atteindre quelques membres du groupe tandis que d'autres ont pu atteindre Aarsal où ils ont été poursuivi par les tirs de nos hélicoptères» a précisé le communiqué de l'armée. Ce communiqué est diffusé quelques heures après une mise en garde de l'armée libanaise qui a prévenu qu'elle riposterait à toute attaque venant de la Syrie. Les deux roquettes tirées hier depuis l'hélicoptère sur Aarsal, une ville à majorité sunnite, qui soutient les rebelles syriens.