Mercredi dernier et au bout de deux semaines de violences, l'armée syrienne de Bachar Al Assad, aidée par le Hezbollah chiite libanais, a repris la ville stratégique de Qousseir, à la frontière syro-libanaise, infligeant une nouvelle défaite aux rebelles syriens. Ces derniers ont entrepris de prendre un autre point stratégique, celui de la ville de Qouneitra, point de passage entre la Syrie et le Golan annexé par l'Etat d'Israël. Le Liban s'inquiète de l'importation du conflit syrien dans son territoire. Alors que plus d'un million de réfugiés syriens se trouvent au Liban, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) de l'ONU, des violences font rage depuis déjà plusieurs semaines dans la ville de Tripoli entre sunnites prorévolutionnaires et alaouites, pro-Asssad. Plus d'une trentaine de victimes ont été enregisteés depuis le début du conflit. Par ailleurs, dans la nuit du mercredi à jeudi, cinq roquettes lancées depuis le territoire syrien, dans la ville de Baalbek (à l'est du Liban) ont fait deux blessés. C'est la première fois que ce bastion chiite du Hezbollah est pris pour cible depuis le début du conflit civil syrien. Plus tôt dans la semaine, le président Michel Sleiman a rappelé la neutralité politique du Liban au regard de la situation en Syrie et son Premier ministre, Tammam Salam, s'est montré ferme quant à la non-violation de la souveraineté nationale du Liban. La crise politique, qui se poursuit dans le pays du Cèdre après la démission de l'ancien Premier ministre, Nadjib Mikati, en mars dernier, ne fait que s'aggraver sous l'exacerbation des tensions confessionnelles qu'entraîne le conflit syrien au sein du Liban.