Départ - Le Président palestinien a accepté la démission de son Premier ministre, Rami Hamdallah, trois semaines seulement après sa nomination. C'est ce qu'a indiqué ce dimanche un haut responsable palestinien. «Le président Abbas a accepté la démission de M. Hamdallah, après que ce dernier a refusé de travailler avec deux vice-Premiers ministres», a affirmé ce haut responsable. M. Hamdallah, un universitaire, nommé le 2 juin, avait exprimé sa frustration de devoir partager ses pouvoirs avec deux vice-Premiers ministres imposés par M. Abbas, le député Ziad Abou Amr et Mohammad Moustapha, président du Fonds d'investissement de Palestine (FIP) et conseiller économique du président, en charge des questions économiques. Le Premier ministre, qui avait présenté jeudi sa démission à la surprise générale avant de la suspendre vendredi, réclamait des «compétences claires et définies pour lui en tant que chef du gouvernement et pour ses vice-Premiers ministres, conformément à la loi, afin d'éviter les conflits et les empiètements sur les prérogatives». «Le président Abbas a rejeté les conditions posées par le Premier ministre pour rester», a précisé le haut responsable. Les deux longues réunions entre MM. Abbas et Hamdallah, qui ont eu lieu vendredi et samedi, pour tenter de régler le différend, n'avaient abouti à aucun accord. M. Hamdallah restera à la tête du gouvernement de l'Autorité palestinienne jusqu'à la désignation d'un nouveau Premier ministre par le président Abbas. Cet épisode trahit la profondeur de la crise d'une Autorité palestinienne en voie de décomposition, selon des commentateurs et responsables politiques. Dès sa nomination, M. Hamdallah avait dit vouloir rapidement s'effacer en faveur d'un gouvernement d'union nationale, en vertu des accords de réconciliation entre le Fatah de Mahmoud Abbas et le Hamas, qui gouvernent respectivement les zones autonomes de Cisjordanie et la bande de Gaza. Lors d'une réunion au Caire le 14 mai, le Fatah et le Hamas se sont donné trois mois pour appliquer enfin les principales clauses de leur accord de réconciliation, prévoyant que les gouvernements rivaux cèdent la place à un exécutif transitoire non partisan chargé d'organiser des élections.