Résumé de la 1re partie Hocine a eu tort de ne pas prendre les menaces de son gendre au sérieux. C?est sa femme, cependant, qui en fait les frais. Pris de court par les questions de la cour, le vieux Hocine, abattu, n?a eu de cesse de murmurer : «J?aurais sûrement dû prendre ses menaces au sérieux !». Les faits de cette troublante affaire remontent à une chaude et exténuante journée d?août 2002. Zineb, accompagnée de son époux Hocine et de leur petit-fils Nassim, se rend au marché à bord du véhicule familial? A quelques mètres du marché populaire de la cité Usto, Hocine et Nassim l?attendent pendant qu?elle remplit ses couffins de délicieux fruits et légumes. Chaque vendredi, c?est en fait le même rituel, depuis de longues années. Un rituel qui n?échappe d?ailleurs pas à Malek, 48 ans, ce gendre excessivement impulsif. Tout allait bien lorsque, tout à coup, des cris s?élèvent dans la foule : «Arrêtez cet homme, il vient de poignarder cette malheureuse vieille dame?» La malheureuse vieille dame n?est autre que la douce Zineb qui gît dans une mare de sang, aux pieds d?un marchand de fruits et légumes. L?auteur du crime n?est autre que son gendre. Bien entendu, la foule est loin de se douter qu?il existe un quelconque lien de parenté entre l?assassin et la victime. Alerté par les cris, Hocine s?approche de la foule et hurle : «Mais c?est ma femme !» Aussitôt, il la transporte à l?hôpital militaire d?Aïn Turk, où elle décède, hélas, quelques minutes seulement après son admission. Le coup de couteau porté violemment au niveau du c?ur a eu raison d?elle. Le 22 avril 2004, le tribunal criminel près la cour d?Oran tente de comprendre la ou les causes d?un acte aussi barbare, tel que le définit le représentant du ministère public : «Je requiers une peine de 20 ans de prison à l?encontre de l?accusé, Malek B... Il a mis fin à la vie de sa belle-mère pour des raisons floues.» En effet, le mis en cause justifie son acte de façon étrange et douteuse. «Je me trouvais au niveau du marché, ce jour-là et j?ai vu ma femme aux bras d?un homme. En m?approchant d?elle pour lui demander des comptes, j?ai vu alors ma belle-mère se jeter sur moi? Je ne sais plus comment je me suis emparé d?un couteau posé sur l?étalage d?un marchand? J?étais hors de moi et je n?ai rien vu venir? Quand j?ai vu le sang, ma belle-mère allongée à même le sol, j?ai paniqué et j?ai pris la fuite !» «Votre épouse est cependant formelle. Pour elle, vous avez inventé et monté cette histoire de toutes pièces? Elle ne se trouvait pas au marché. En plus, des témoins oculaires vous ont vu foncer sur la défunte, armé d?un couteau.» L?accusé ne répond pas? Que pourrait-il répondre d?ailleurs ? Les avocats de la défense, pour leur part, demandent la requalification du chef d?accusation d?homicide volontaire en coups et blessures ayant entraîné la mort sans l?intention de la donner, et estiment, de ce fait, que M. B. mérite de larges circonstances atténuantes? La cour se retire afin de délibérer et revient donner son verdict : l?accusé se voit condamné à 15 ans de réclusion criminelle.