L'été est déjà là et le ramadan est à nos portes. Vivrons-nous, une fois de plus, des journées sans électricité, sans eau, et une mercuriale qui s'affole comme pas permis ? Demain, les 48 walis et des membres du gouvernement devraient arrêter les mesures adéquates pour que cet été 2013 ne ressemble pas aux précédents. Le gouvernement prend les devants en convoquant deux réunions importantes : d'abord celle de demain avec les 48 walis et en septembre une tripartite élargie, pour la première fois, aux syndicats autonomes. A partir de Souk Ahras, le Premier ministre a «défloré» l'ordre du jour de ce regroupement des premiers responsables des wilayas. On parlera du ramadan, des coupures d'électricité, des coupures d'eau, de tout ce qui touche en fait au quotidien du citoyen, surtout en cette période très sensible et qui risque d'empoisonner son existence, avec comme corollaire les manifestations de ras-le-bol à même d'enflammer à tout moment la rue. On se souvient des précédents étés où les populations ont été excédées par des délestages récurrents, par des robinets à sec, par la flambée des prix pendant le mois sacré — flambée jamais jugulée malgré les discours lénifiants des responsables à tous les niveaux. Aux quatre coins du pays des émeutes souvent violentes ont éclaté comme des abcès trop mûrs et de manière cyclique. Aussi, on estime que Abdelmalek Sellal a été, pour le moins, bien inspiré de tenir, demain, cette réunion avec les walis alors que nous entrons dans la période estivale et à quelques jours du mois de ramadan, qui sont, habituellement, des moments de forte tension sociale, pour divers motifs. Les domaines sensibles sur lesquels va également mettre l'accent le Premier ministre et sur lesquels doivent se pencher les walis porteront sur la distribution de logements, l'éradication des marchés informels et l'enlèvement des déchets ménagers. A la fin de l'été, Abdelmalek Sellal aura bouclé sa première année à la tête de l'Exécutif. Son bilan se reflétera sans doute dans la façon dont les trois mois qui viennent vont se dérouler. Selon des informations, «le Premier ministre ne serait pas satisfait des performances de certains de ses ministres dans ce contexte marqué par de nombreuses actions revendicatives qui n'ont heureusement pas dégénéré». On sait aussi que l'été a souvent été l'annonciateur de rentrées mouvementées, or, le risque d'explosion sociale n'a pas encore été écarté. L'expérience a convaincu les hauts responsables de l'Etat, et Abdelmalek Sellal en fait partie depuis longtemps, que si l'été se passe dans de bonnes conditions, la rentrée ne posera pas de problèmes. Il faut ajouter, dans la conjoncture particulière que traverse notre pays, le facteur créé par la maladie du président de la République même si, à ce jour, son impact a été limité. Les qualités d'homme de terrain, ouvert au dialogue, enclin au pragmatisme, reconnues à Abdelmalek Sellal plaident pour une gestion intelligente et, naturellement, dans l'intérêt de tous de ce passage – les mois d'été alourdis par le ramadan – qui a toujours été très difficile en Algérie. Une fois l'été passé, il faudra préparer la rentrée. Le Premier ministre, a annoncé, hier, depuis Souk Ahras, la tenue d'une rencontre tripartite élargie, pour la première fois, aux syndicats autonomes. La rencontre avec les syndicats «a pour principe de renforcer le pacte de confiance entre les partenaires sociaux et permettre d'inciter les entrepreneurs à investir pour relancer l'industrie». Une opportunité qui va permettre de lutter contre le chômage et de préparer le pays aux futurs défis. Cette démarche à ouvrir le dialogue avec toutes les franges de la société a été décidée en accord avec la Centrale syndicale, lors d'un pacte commun signé le 17 juin dernier entre M. Sellal et le patron de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd.