L'Afrique du Sud s'attendait ce mercredi au décès imminent de son ancien Président, Nelson Mandela, hospitalisé à près de 95 ans, dans un état critique, priant désormais pour qu'il ait «une fin paisible et parfaite». Le quotidien populaire, Daily Sun, titrait «La lutte finale». En Afrique du Sud, la «lutte» (struggle en anglais) désigne traditionnellement le combat contre le régime ségrégationniste de l'apartheid dont Mandela fut le plus illustre pourfendeur. L'état de Nelson Mandela s'est aggravé ce week-end et est depuis décrit comme «critique». Il avait été admis en urgence le 8 juin, après une récidive de l'infection pulmonaire qui le tourmente depuis deux ans et demi. Devant une armée de journalistes venus du monde entier, de nombreux anonymes se pressaient devant un mémorial improvisé sur le mur du Mediclinic Heart Hospital de Pretoria où a été admis celui que la plupart des Sud-Africains appellent Madiba – de son nom de clan –, se photographiant à l'occasion devant une avalanche de posters, petits mots, fleurs, drapeaux, ballons... Les problèmes pulmonaires à répétition du père de la nation sud-africaine sont probablement liés aux séquelles d'une tuberculose contractée pendant son séjour sur l'île-prison de Robben Island, au large du Cap. Il y a passé dix-huit de ses vingt-sept années de détention dans les geôles du régime raciste de l'apartheid.