Mélodies - Après l'Ukraine, puis l'Espagne, l'orchestre symphonique national s'envolera pour la Belgique, dans la fédération Wallonie-Bruxelle, où il donnera, ce jour (4 juillet) et demain, des récitals dans les villes de Mons et Verviers. Cette tournée s'inscrit dans le cadre de la commémoration du 51e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, un moment, une date aussi bien historique que symbolique. C'est aussi l'occasion pour l'orchestre d'animer des concerts à la hauteur de l'événement et ce, à travers une tournée à l'étranger. Cette tournée est bien particulière. Elle signifie une ouverture à l'autre et ce désir d'aller à sa rencontre. A la rencontre, outre de la communauté algérienne – et par extension maghrébine – installée en Belgique, du public belge afin de partager avec lui, l'instant d'un temps musical, un moment de paix, d'apaisement, d'amour et de fraternité. Ne dit-on pas que la musique rassemble les peuples et les cultures, dépasse les différences et les différends et privilégie le dialogue et la convergence ? Et c'est dans cet esprit qu'évolue l'orchestre symphonique national. Lors des récitals en Belgique, trois musiciens – des étudiants en art lyrique – belges intégreront l'orchestre symphonique national qui, lui, sera dirigé par Nayer Nagui, un chef d'orchestre égyptien qui, depuis 2011, occupe les fonctions de Directeur artistique et principal Chef d'orchestre de l'Orchestre de l'Opéra du Caire et partage la baguette avec le célèbre Chef d'orchestre français Michel Piquemal au Festival annuel international de Coro de Tres Cultura. Un ensemble symphonique placé sous la houlette d'un chef d'orchestre égyptien – l'orchestre est dirigé aussi par des chefs d'orchestre d'autres nationalités, en l'occurrence japonaise – et composé par des musicien algériens et étrangers. Tout cela témoigne du caractère de l'orchestre et de sa diversité. Cette diversité, on la retrouve non seulement dans la composition de l'orchestre, mais aussi dans le programme dont il compte gratifier l'assistance. Outre les partitions telles que celles signées Suppé, Vieuxtemps, Monti..., l'orchestre symphonique national jouera des compositions tirées de notre patrimoine, à l'exemple de Bakhta, Ya Errayeh, Gouraya, et symphoniquement arrangées par Rachid Saouli. L'orchestre symphonique national, qui a enregistré, lors de la célébration des dix ans de son existence un premier CD de musique algérienne sous une forme symphonique, vient d'éditer, sous l'égide du ministère de la Culture, un nouveau coffret de cinq CD, sous le titre Symphonie du cinquantenaire, mettant en relief la richesse et la beauté de la musique patrimoniale et les chants patriotiques. - S'exprimant sur cette programmation, Abdelkader Bouâzara, directeur de l'orchestre symphonique national, a dit ; hier, lors d'un point de presse, à l'Institut national supérieur de musique (INSM) : «Les styles sont tellement riches que nous avons voulu donner un élan à notre belle musique. Nous avons voulu miser sur le choix et la diversité.» De son côté, Nayer Nagui a souligné : «Cette tournée en Belgique est importante dans la mesure où nous allons montrer au public européen que la musique classique est l'un des meilleurs ambassadeurs artistiques et culturels. La musique permet de rapprocher les peuples plus proches. Les médias donnent un cliché folklorique des pays arabes. La musique classique universelle est une langue universelle jouée par toutes les nations. C'est un langage international. Les arts raffinés doivent être soutenus par les Etats.» Par ailleurs, Roger Othermans, conseiller auprès de la délégation Wallonie-Bruxelle à Alger, a déclaré à propos de cette tournée : «Nous avons trouvé des collaborations précieuses aussi bien en Algérie qu'en Belgique pour cette tournée. Nous avons changé notre optique à l'égard de l'Algérie. Si dans un passé récent, nous pensions nous inscrire – seulement – dans le cadre de la coopération, aujourd'hui nous nous inscrirons dans un cadre bien plus que celui de la coopération, à savoir celui du partenariat, c'est-à-dire de l'échange et, surtout, du partage. Nous allons changer notre optique envers l'Algérie.»