Protéger les chefs d'Etat et de gouvernement c'est bien, mais la Géorgie n'entend pas oublier son patrimoine naturel, surtout ses espèces en voie de disparition. Le département des ressources naturelles et sa directrice Susan Shipman ont donc organisé des séances de formation pour que les membres du Secret Service ou des gardes-côtes ne marchent pas par mégarde sur les ?ufs de tortue et que leurs vedettes ultrarapides et lourdement armées ne trucident pas les lamantins... Car la tendance actuelle à installer les G8 dans des lieux isolés, afin de mieux pouvoir en bloquer l'accès aux manifestants, comme Kananaskis, dans les Rocheuses canadiennes (2002), ou Evian dans les Alpes françaises l'année dernière, pèse plus lourdement sur des environnements en général préservés. La Géorgie compte notamment quatre espèces de tortues marines menacées qui nichent sur les îles de la côte, dont Sea Island. Il y a aussi les timides lamantins antillais, qui arrivent dans les eaux de l'Etat en mars et y restent jusqu'en novembre. Sans compter les oiseaux nichant dans les marécages de la côte et les alligators, baleines et dauphins fréquentant ce très délicat écosystème marin qu'ils devront partager avec un dispositif sécuritaire sans précédent. Des tracts ont donc été distribués et un manuel rédigé destiné aux militaires en patrouille autour de Sea Island, expliquant comment repérer un nid de tortue, s'occuper d'un lamantin égaré, éviter les piqûres des insectes locaux...