Résumé de la 56e partie - En consultant ses radios, Marcelle se rend compte de l'étendue de son mal. Elle pense que le sérum du Dr Schenck apportera une amélioration... A mon humble avis ils piétinent... Je ne suis pas le seul d'ailleurs à émettre cette opinion... L'un de vos plus illustres savants, Auguste Lumière, ne l'a-t-il pas proclamé récemment à l'Académie de Médecine dans une vigoureuse critique ?» - «Je ne suis pas au courant, docteur !» - «Lisez cela», me dit-il en me tendant un compte rendu de séance à l'académie où était reproduite la véhémente critique du savant lyonnais qui, à quatre-vingt-dix ans, poursuit ses travaux sur les grands fléaux dont souffre encore l'humanité. — Et je lus : «On se demande à quoi a pu servir le labeur énorme des expérimentateurs. Avouons qu'en définitive il n'a servi à rien. Mais il y a des raisons à ces constants échecs et ces raisons sont graves... Afin de dépister, dans les humeurs des «sujets douteux», les humeurs susceptibles de servir de test en vue de caractériser la maladie, on a soumis le sang, le sérum et les liquides humoraux à toutes les recherches analytiques possibles. A la suite de ces travaux, de multiples expérimentateurs ont cru trouver la solution du problème et chacun d'eux a proposé une réaction particulière à laquelle leur nom a été donné. C'est ainsi que le laboratoire a offert aux cliniciens, successivement, plus de vingt tests différents. La multiplicité de ces tests prouve leur insécurité et la clinique n'en a pratiquement retenu aucun. Pourquoi ? Parce que trop d'inventeurs ont négligé les principes capitaux de la méthode expérimentale sous-entendant l'observation rigoureuses des manifestations du mal et le contrôle des résultats acquis par des essais témoins. Or, que constatons-nous ? Les chercheurs ont décelé des perturbations humorales en les attribuant au cancer lui-même, alors qu'elles ne résultent que des troubles de l'état général dus à une gêne dans les fonctions organiques... Nous avons vu pendant plus de vingt ans, au Centre anticancéreux de Lyon, des milliers de malades atteints de cancer dont l'état général et l'état humoral paraissaient tout à fait normaux. Il est fort vraisemblable que les humeurs, par elles-mêmes, n'élaborent aucune substance particulière décelable par nos méthodes analytiques modernes. Cela paraît bien rationnel, car la cellule cancéreuse est une cellule ne différant de toutes les autres que par sa propriété de se diviser indéfiniment... Si tant d'années ont été perdues à la recherche de quelque chose qui ne semble pas exister, si la littérature médicale est encombrée de travaux inutiles, si les efforts imaginatifs de tant de chercheurs ont eu lieu en pure perte, c'est qu'ils ont simplement méconnu ou oublié les principes primordiaux de la recherche expérimentale, base de toute investigation scientifique et médicale correcte.» —...Je rendis au docteur Schenck le compte rendu en lui disant - J'avoue, docteur, que cette déclaration est assez troublante... (A suivre...)