154 victimes d'attaques physiques violentes ont été recensées dans des lieux publics en 2012 dont 107 à Athènes, par un réseau d'organisations non gouvernementales, soit plus d'un incident tous les trois jours. Il était seul : «Quatre personnes m'ont rattrapé dans la rue, l'un d'entre eux m'a frappé avec quelque chose au niveau de la tête. Je suis tombé, ils m'ont donné des coups. Quand ils ont fini, ils sont partis», raconte Omar Diallo, de nationalité guinéenne, qui montre avec hésitation son crâne tuméfié. Pas de slogan raciste, pas de revendication, pas de traces. La police a fait transporter Omar à l'hôpital, où il a reçu des points de suture sur le crâne. «Dans la vaste majorité des cas, les victimes sont étrangères et considèrent qu'elles ont été ciblées en raison de la couleur de leur peau», indique le rapport des ONG. Dans huit cas, les victimes affirment avoir reconnu des membres du parti neo-nazi Aube dorée, en raison des insignes qu'ils portaient sur eux. Cette violence parfois assortie d'insultes racistes, tétanise les témoins. «J'ai vu un jeune Pakistanais se faire battre sous mes yeux par deux colosses, qui ont remonté tout le couloir de bus pour l'aborder, avant de le jeter violemment dans la rue», confesse, mortifié, un retraité français. Seulement 24 victimes en 2012 sont allées déposer plainte à la police. Pour Omar, 28 ans pas de doute, l'augmentation des violences racistes «a commencé lorsque (Antonis) Samaras est arrivé au pouvoir», en juin 2012.