Menace - Le capnoïde est responsable de l'échec de plus de 60 % des 3 000 plants de cerisiers mis en terre dans la wilaya de Tizi Ouzou, durant ces 40 dernières années, au titre des différents programmes destinés au repeuplement des superficies consacrées à cette espèce arboricole. Le capnoïde (insecte ravageur de plants) est une sorte de coléoptère terriblement destructeur des espèces rosacées arboricoles à noyaux, s'attaquant au maillon le plus faible de la cerisaie incarné par des sujets fragilisés par l'abandon des travaux d'entretien. Les larves de cet insecte sont polyphages et s'attaquent à la partie souterraine de l'arbre, en creusant des galeries dans les racines, alors que le capnoïde adulte se nourrit des feuilles et des écorces des rameaux. Les arbres attaqués s'étiolent, s'affaiblissent et finissent par mourir en se desséchant complètement, et deviennent des foyers d'infestation, qu'il convient d'extirper pour parer à la contamination des sujets sains. Le dépérissement d'une grande partie de la cerisaie de la wilaya, qui a pour origine principale l'absence d'entretien des vergers (taillage, labours, irrigation et traitement phytosanitaire) a failli porter un coup fatal à cet arbre emblématique de certaines régions, telles que Larbaâ Nath Irathen et Aïn El-Hammam. Pour combattre ce fléau, des spécialistes préconisent de combiner deux modes de lutte : le premier, d'ordre prophylactique, consiste en l'exécution d'un ensemble d'opérations d'entretien des arbres pour leur conférer la vigueur nécessaire à leur résistance aux attaques de cet insecte ravageur. Le second a trait à l'usage d'insecticides homologués et autres produits larvicides (destructeurs de larves), selon les recommandations des services phytosanitaires, liées au type du produit à utiliser, sa dose, et la fréquence de son application. A ces deux méthodes de traitement s'ajoute un troisième procédé appelé «capnoïdage», consistant en le ramassage manuel des larves de cet insecte et leur destruction par incinération, pour limiter, à défaut d'éradiquer la prolifération du capnoïde, dont la femelle peut pondre jusqu'à 300 œufs/an. Au titre d'autres mesures préventives d'éventuelles infestations par ce parasite, des connaisseurs conseillent, également, aux agriculteurs d'«acquérir des plants de cerisiers certifiés auprès de pépiniéristes agréés». Toutefois, bien que «le capnoïde» soit le plus redoutable destructeur, il n'est pas le seul ennemi des rosacées, en général, et du cerisier en particulier, puisqu'il existe d'autres ravageurs et maladies qui s'attaquent à cette espèce arboricole et compromettent sa productivité, telles que la moniliose, l'oïdium et la cératite. «Il demeure entendu que la neutralisation de ce fléau requiert, outre la combinaison des procédés évoqués, de généraliser le traitement à l'ensemble des autres espèces à noyaux, pour briser la chaîne de contamination et de propagation de cet insecte très prolifique», estime un spécialiste dans la lutte phytosanitaire.