Célébrée, comme à l'accoutumée, dans la commune montagneuse de Larbaa Nath Irathen, la huitième édition de la Fête de la cerise a débuté mardi au centre culturel Ahcène Mezani. Le coup d'envoi de cette manifestation agricole, qui s'étalera sur deux jours, a été donné par le wali de Tizi Ouzou, en présence des autorités locales. Comparativement à la précédente édition, la cerise qui devait être à l'honneur de cet évènement, est "presque" absente, a-t-on constaté. L'exposition est plutôt dominée par d'autres produits de l'agriculture ou de l'artisanat tels que le miel, la robe kabyle et les gâteaux traditionnels. Deux agriculteurs producteurs de ce fruit rouge, ont apporté quelques cagettes de cerises proposées à la vente à pas moins de 800 dinars le kilo à l'entrée du centre culturel. M. Mohand Makkeb, propriétaire d'une centaine de cerisiers dans la localité d'Aït Oumalou, a expliqué que le prix élevé de ce fruit est lié au faible rendement de cette saison. M. Mustapha Bouziane, responsable de la subdivision agricole de Larbaa Nath Irathen, a indiqué, pour sa part, que "les intempéries enregistrées durant le mois de mai, ont eu un impact négatif sur la récolte des fruits précoces". Les maladies cryptogamiques (causées par des champignons) ou celles causées par des insectes dont le capnoïde, et la mouche du cerisier, ont causé d'énormes dégâts à la cerisaie locale, dont la superficie ne cesse de se réduire, a-t-on encore expliqué. Selon les chiffres fournis à l'occasion de cette fête, la superficie de la cerisaie de Larbaa Nath Irathen s'étalait sur 412 ha lors de la campagne 2000-2001, avec une superficie productive de 275,5 ha. Elle est actuellement de 330,87 ha avec une superficie en rapport de 178 ha. Pour préserver sa cerisaie qui s'étend sur environ un (01) hectare, M. Makkeb pratique le greffage sur des merisiers, qui poussent dans la région et qui sont, selon lui, "résistants au capnoïde". Un agriculteur septuagénaire, qui n'a pas exposé sa récolte, fait observer que les plants de la variété "Sainte Lucie", produits en pépinières "ne sont pas résistants à ce parasite ravageur". C'est par cette variété, dont des plants ont été importés d'Europe dans les années 70, que le capnoïde serait arrivé dans la cerisaie de la wilaya de Tizi Ouzou, selon lui. M. Bouziane a observé que l'expérience a démontré que le travail de la terre et l'irrigation des cerisiers aident à réduire les attaques du capnoïde, d'où "l'intérêt pour les agriculteurs d'entretenir leur vergers", a-t-il ajouté. Outre ces travaux agricoles préventifs, un traitement chimique peut être pratiqué par les agriculteurs. Le produit de lutte contre le capnoïde coûte environ 800 DA le kilo. Cette quantité permet de traiter 4 arbres, a-t-on expliqué de même source. Ce même responsable a fait remarquer que la menace du capnoïde a fait oublier les autres maladies qui touchent le cerisier et dont la plus ravageuse est la moniliose, un champignon qui s'attaque aux feuilles, aux fruits et aux jeunes rameaux. La reconstitution de la cerisaie détruite par le capnoïde a été envisagée dans le cadre du Programme de proximité de développement locale intégré (PPDRI). Toutefois, cette action n'a pas pu être réalisée, en raison de l'indisponibilité des plants de cerisier, qui ne sont plus produits par les pépinières, depuis environ 7 ans, faute de demande sur ce produit. Lorsqu'une pépinière produit les plants de cerisier, ces derniers sont vendus entre 2 000 et 2 500 dinars la pièce, "l'option de greffage s'avère, donc, la plus efficace et la moins coûteuse" estime-t-on. Le rendement attendu, pour la saison en cours au niveau de la région de Larbaa Nath Irathen, est de 20 q l'hectare, soit une production prévisionnelle de 2.500 q, a indiqué M. Bouziane.