Le capnode (insecte ravageur de plants) est «responsable» de l'échec de plus de 60% des 3 000 plants de cerisiers mis en terre dans la wilaya de Tizi Ouzou, durant ces 40 dernières années, au titre des différents programmes destinés au repeuplement des superficies consacrées à cette espèce arboricole, a indiqué la Direction des services agricoles. Le capnode est une sorte de coléoptère terriblement destructeur des espèces rosacées arboricoles à noyaux, «s'attaquant au maillon le plus faible de la cerisaie incarné par des sujets fragilisés par l'abandon des travaux de leur entretien», a indiqué un inspecteur phytosanitaire de la DSA. «Les larves de cet insecte sont polyphages et s'attaquent à la partie souterraine de l'arbre, en creusant des galeries dans les racines, alors que l'adulte capnode se nourrit des feuilles et des écorces des rameaux», a relevé Kaci Boukhalfa, en expliquant que «les arbres attaqués s'étiolent, s'affaiblissent et finissent par mourir en se desséchant complètement, et deviennent des foyers d'infestation, qu'il convient d'extirper pour parer à la contamination des sujets sains». Le dépérissement d'une grande partie de la cerisaie de la wilaya, qui a pour origine principale, selon lui, «l'absence d'entretien des vergers (taille, labours, irrigation et traitement phytosanitaire) a failli porter un coup fatal à cet arbre emblématique de certaines régions, telles que Larbaâ Nath Irathen et Aïn El Hammam, a-t-il fait remarquer, en se réjouissant, toutefois, du «regain d'intérêt manifesté pour cette culture par les arboriculteurs de la région, suite à l'enchérissement du prix de ce fruit noble sur le marché». Pour combattre ce fléau, ce spécialiste préconise de combiner deux modes de lutte : le premier, d'ordre prophylactique, consiste en l'exécution d'un ensemble d'opérations d'entretien des arbres pour leur conférer la vigueur nécessaire à leur résistance aux attaques de cet insecte ravageur. L'autre mode de lutte contre le capnode à trait à l'usage d'insecticides homologués et autres produits larvicides (destructeurs de larves), selon les recommandations des services phytosanitaires, liées au type du produit à utiliser, sa dose, et la fréquence de son application. A ces deux méthodes de traitement s'ajoute un troisième procédé appelé «capnodage», consistant en le ramassage manuel des larves de cet insecte et leur destruction par incinération, pour limiter, à défaut d'une éradication totale, la prolifération du capnode, dont la femelle peut pondre jusqu'à 300 œufs/an. Au titre d'autres mesures préventives d'éventuelles infestations par ce parasite, la même source conseille, également, aux agriculteurs d'«acquérir des plants de cerisiers certifiés auprès de pépiniéristes agréés». Toutefois, ce responsable a tenu à relever que «le capnode, bien qu'il soit le plus redoutable, n'est pas le seul ennemi des rosacées, en général, et du cerisier en particulier, puisqu'il existe d'autres ravageurs et maladies qui s'attaquent à cette espèce arboricole et compromettent sa productivité», telles que la moniliose, l'oïdium et la cératite. «Il demeure entendu que la neutralisation de ce fléau requiert, outre la combinaison des procédés évoqués, de généraliser le traitement à l'ensemble des autres espèces à noyaux, pour briser la chaîne de contamination et de propagation de cet insecte très prolifique», a conclu le même spécialiste dans la lutte phytosanitaire.