Historique Le Musée national des Beaux-Arts a été créé le 5 mai 1930, date de son inauguration officielle. L?Algérie, avant la colonisation n?avait pas une culture muséale, comme c?était le cas en Europe, et c?est vers 1897 que fut créé, à Alger, le premier véritable musée. En fait, le concept de musée existait bien avant cette date. Avec l?arrivée des Français en Algérie, de petites collections d??uvres d?art de l?Antiquité, d?art islamique ou encore de peintures et d?estampes réalisées au cours de la conquête, ont commencé à se constituer, çà et là ; les autorités françaises ont aménagé une bibliothèque-musée dans la Basse-Casbah. Plus tard, «le souci d?ouvrir la voie à une préoccupation et le désir de mettre en place une institution muséale au sens propre du terme afin de promouvoir l?activité ainsi que la créativité artistique se faisait sentir et en créer une devenait une nécessité», écrit Dalila Mahammed Orfali (conservatrice du musée), dans un ouvrage consacré au Musée national des Beaux-Arts. Et bien plus tard, au début du XXe siècle (1908), l?administration coloniale (la municipalité d?Alger) décida d?aménager un musée municipal dans un ancien casernement de l?armée situé à l?emplacement de l?actuel hôtel Essafir. Ce musée, avec l?accroissement des acquisitions et l?enrichissement des collections, ne répondait plus, dès les années 1920, aux normes de stockage et de conservation. «Il ne tardait plus à paraître vétuste et peu fonctionnel ; les salles étaient sombres, l?éclairage inadapté et défectueux, les aires de stockage inexistantes ; la création d?un musée dans le sens moderne du terme, fut donc de plus en plus considérée comme inévitable.» Le Musée des Beaux-Arts fut créé afin de mettre en valeur ce patrimoine artistique acquis au fil des années. «Un édifice d?ailleurs qui répondait à la muséologie, science en pleine éclosion et expansion en cette première moitié du XXe siècle.» Le choix se fixa sur la petite colline surplombant le Jardin d?Essais, en contrebas de la villa Abdeltif, à quelques mètres de l?actuel sanctuaire du martyre. Le Musée des Beaux-Arts, qui s?étend sur une superficie de 4 200 m2, est la première véritable réalisation dans le domaine de la muséologie en Algérie, en Afrique et dans les pays arabes. La direction de l?institution fut confiée à Jean Alazard. Le conservateur, soucieux d?enrichir le patrimoine artistique, commença à constituer de nouvelles collections, «dont l?importance et la renommée ne devaient cesser de s?accroître et devait survivre au décès de Jean Alazard en décembre 1960». Le Musée national des Beaux-Arts a connu quelques moments tragiques : il fut plastiqué par l?OAS le 23 décembre 1961, et certaines ?uvres d?art exposées au rez-de-chaussée furent gravement endommagées. Avec la fin de la Guerre de Libération et l?approche de l?indépendance de l?Algérie, les autorités françaises transférèrent une grande partie des richesses du musée vers la métropole, ce qui laissa l?institution muséale à moitié vidée de sa «substance». Vers 1963, une année après l?indépendance de l?Algérie, le gouvernement algérien finit par se préoccuper de remédier à la grande pauvreté du fonds artistique algérien en acquérant des ?uvres de Baya, Khadda, Racim? Le conservateur s?occupa alors de remettre en état le musée et d?organiser la nouvelle collection. C?est en 1969, à l?occasion du Festival panafricain, que le Musée national des Beaux-Arts accueillit la plus grande exposition d?art africain qui regroupait des collections venues du monde entier. Cette exposition permit au Musée national des Beaux-Arts de se maintenir au niveau des grandes institutions, et de s?ériger du même coup en plus grand musée d?art contemporain africain.