Ce serait mentir que de dire que l?on a une culture de musées ; en revanche, ce qu?il faut souligner, c?est que le taux de visites dans les musées suit une courbe ascendante. Ne reste plus qu?à définir le type de public. Selon les responsables des musées, il y a de plus en plus de visites guidées pour les enfants et les jeunes. Donc du côté jeunesse, ça s?améliore. En revanche, le public adulte est plus difficile à toucher. A l?instar du musée du Bardo, le Musée des Beaux-Arts développe une stratégie pédagogique permettant aux élèves de découvrir les réserves du musée, donc notre patrimoine, en organisant des visites guidées ainsi que des ateliers d?animation, comprenant musique, chorale, peinture? Ces visites et ateliers font découvrir aux enfants et aux adolescents leur patrimoine dans ses différents aspects et approfondir leurs connaissances culturelles. C?est une expérience enrichissante sur tous les plans puisqu?elle permet de sensibiliser les jeunes sur la nécessité de protéger notre patrimoine de toute forme de dégradation. De plus, cette initiative a pour objectif de former le futur public. «Des partenariats s?instaurent entre le ministère de l?Education, l?académie et le musée afin de faire bénéficier les élèves du primaire et du secondaire des trésors de nos musées», souligne Dalila Mahammed Orfali. Et d?ajouter avec dépit : «Le public adulte connaît très mal son patrimoine ; il connaît mieux celui des pays étrangers. Lorsqu?ils sont à l?étranger, les Algériens visitent les monuments, mais lorsqu?ils sont en Algérie, ils ne font pas l?effort de visiter les musées et les sites. Le public adulte n?est pas intéressé, et je ne peux donner de raisons. Lorsqu?ils viennent au musée, c?est souvent pour accompagner des amis étrangers. Les jours de vernissage, on a beaucoup de public, puis il n?y a plus personne. Il n?y a pas vraiment de lien entre l?objet d?art et le public.»