Musique - El-Ferda a su garder le cachet originel de la musique à laquelle il se livre, musique cadencée, authentique, puisée dans le terroir. La musique de Kenadsa a été à l'honneur avec le groupe El-Ferda lors d'un concert donné jeudi au Palais de la culture Moufdi-Zakaria. Comme il est de coutume, ce groupe, à chacune de ses prestations, fait sensation auprès du public. Car sa musique invite à la prière et à la sérénité. Mêlant la récitation et la poésie aux sonorités authentiques du luth et autres instruments, la formation a réussi, le temps d'une soirée, à créer une ambiance festive et spirituelle. C'est une véritable aventure musicale que le groupe béchari a offert à son public d'Alger. Une belle communion entre la formation et l'assistance qui s'est laissée emporter par la ferveur de cette musique rythmée. Le public, en symbiose avec la musique et d'une réceptivité incroyable, a retrouvé des consonances perdues au fil du temps. En effet, El-Ferda a su garder le cachet originel de la musique à laquelle il se livre, une musique cadencée, authentique, puisée dans le terroir puisqu'elle est marquée par des rythmes traditionnels. Ce groupe qui sait toujours garder le verbe haut, est considéré comme le plus représentatif de la région de Béchar. El-Ferda qui ne cesse d'être sollicité dans plusieurs pays voisins et étrangers, n'a pas manqué d'éblouir et d'égayer les passionnés de ce genre de musique qui nous vient du plus profond du désert. Avec son «bendir», «les taârigatte où petites derboukas», le luth, le violon, le «goumbri», «légnibri», la «djefna» et un mortier en cuivre, El-Ferda a donné libre cours à sa verve en interprétant le meilleur de son répertoire – son répertoire est traditionnel tiré de textes de poésie populaire écrite en majorité par les grands maîtres de la tarika soufie – comme ‘Ya Krim el Kourama', ‘Nefsi fi nefsi', ‘Ahl zemani' et l'incontournable tube à succès ‘Ben Bouziane'. Avec ce titre, l'ambiance a atteint son summum. La soirée s'est enfiévrée, revêtant ainsi un aspect festif auquel s'est associé un timbre soufi. Le spectateur est tantôt bercé par les chants soufis, le medh ou le hawzi, tantôt secoué par la puissance des rythmes africains (gnawi, diwane, hadra). Cette variation musicale est, sans aucun doute, liée à l'histoire des habitants du Sud et au croisement de diverses cultures et coutumes. Très connu pour ses chants de style traditionnel qui s'inscrivent dans le genre melhoun (déclamation de poèmes en hommage au prophète et aux saints de l'islam avec un accompagnement musical), El-Ferda a alors réussi à gagner le cœur d'un large public. Celui-ci en est carrément imprégné, littéralement envoûté. Créée il y a de cela plusieurs décennies, la formation El-Ferda, véritable gardien d'un héritage ancestral, a formé et fait connaître un grand nombre d'artistes musiciens. Très appréciés dans leur ville natale, les membres de la formation ont également réussi à séduire les gens du Nord et même à dépasser les frontières et cela en exportant une musique spirituelle apaisante et envoûtante.