Préoccupations - Même si personne n'ose encore se prononcer sur l'implication de la compagnie dans cette tragédie, il n'en demeure pas moins que la question préoccupe un certain nombre d'experts. Un des moyens pour offrir des trajets à des coûts aussi bas consiste à faire voler les avions 24h/24. Les appareils tournent donc sans arrêt. Après l'accident, d'anciens passagers de Flash Airlines se manifestent pour se plaindre de la compagnie et les anecdotes ne manquent pas. Un an avant l'accident, en rentrant de Charm el-Cheikh à destination de Bologne (Italie), un passager se souvient avoir vu des flammes jaillir d'un avion Flash Airlines. L'avion finira par se poser en urgence. Les enquêteurs apprennent ensuite qu'en 2002, l'Office fédéral de l'aviation civile suisse (Ofac) avait procédé à une inspection surprise de l'appareil qui s'est écrasé en mer Rouge. «Les pilotes ne disposaient pas de masques à oxygènes. Les réservoirs d'oxygène n'étaient pas assez nombreux et certains instruments de bord ne fonctionnaient pas», affirme un des experts chargé de l'affaire. C'était suffisant pour que l'Ofac cloue le 604 au sol pendant 8 heures. Le temps que la compagnie fasse les réparations. Quelques jours plus tard Flash Airlines est interdite de vol en Suisse. Puis un peu plus tard la même chose se produisait en Pologne. En Norvège les tour-opérateurs avaient cessé de faire appel à ses services. «Il est rare qu'une compagnie soit interdite de vol. Il faut qu'elle ait commis une faute grave, surtout au chapitre sécurité», affirme l'expert. Devant ce mauvais bilan de sécurité, l'inquiétude ne fait qu'augmenter et les enquêteurs analysent les archives de la compagnie. Ils découvrent que les registres d'entretien les plus récents de l'avion accidenté n'ont jamais été photocopiés. Ils ont donc disparu avec le 604. L'absence de la copie des registres des opérations de maintenance dont l'original doit être à bord, constitue une violation du règlement. L'aviation civile égyptienne a émis des instructions très claires pour que cela ne se reproduise plus. Les autorités françaises mettent également en doute le sérieux de la compagnie. À leur tour elles interdisent de vol Flash Airlines dans l'Hexagone. Si l'état des avions de la compagnie a été ainsi incriminé, la qualité du vol 604 en revanche n'est aucunement remise en question. Le commandant aurait-il commis une quelconque erreur ?