Des responsables des aéroports d'Athènes et de Genève ont déclaré que Flash Airlines leur avait demandé, respectivement fin 2002 et début 2003, l'autorisation de se poser en urgence. Les équipes de secours françaises et égyptiennes continuent de mener des recherches au large de Charm el-Cheikh. Seuls soixante restes de corps des 148 victimes, dont 133 Français, ont été retrouvés jusqu'à présent. Une controverse a surgi, entre-temps, à propos de la fiabilité des vols de la compagnie égyptienne Flash Airlines. Des responsables des aéroports d'Athènes et de Genève ont déclaré, dimanche dernier, que la compagnie leur avait demandé, respectivement fin 2002 et début 2003, l'autorisation de se poser en urgence, en justifiant leur requête par l'apparition d'un problème technique. Mais le directeur technique de Flash Airlines, Medhat Nassar, a déclaré que le Boeing qui s'est écrasé le samedi 3 janvier s'était fait installer en mars dernier un nouveau moteur, y voyant le signe que l'appareil était correctement entretenu. Le ministre français des transports, Gilles de Robien, a, de son côté, reconnu que son pays avait reçu un avis de réserve émanant de la Suisse, en précisant que trois contrôles avaient été réalisés depuis par l'aviation civile française et que les deux derniers, établis en automne 2003, étaient “sans aucune réserve”. “ça ressemble (…) à un accident classique de cette phase toujours difficile qu'est le décollage”, a déclaré, quant à lui, le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau. Interrogé hier sur Europe 1, ce dernier a indiqué que “tant que les enquêteurs, en particulier ceux du Bureau enquêtes accidents (BEA), qui sont sur place depuis hier, ne nous aurons pas donné d'explications techniques, nous ne pouvons privilégier définitivement aucune hypothèse”. M. Bussereau a, par ailleurs, laissé entendre qu'aucune hypothèse “ne peut être exclue tant que nous n'avons pas l'ensemble des éléments de l'enquête”, y compris l'éventuel attentat terroriste, alors que Paris avait privilégié au départ une piste, celle d'un accident dû à un problème technique. Le secrétaire d'Etat aux Transports a aussi informé de l'envoi de quatre “meilleurs techniciens” par le Bureau enquêtes accidents. “Nous attendons leurs explications. Il faut d'abord retrouver les boîtes oranges qui nous donneront les paramètres de bord et les écoutes à bord du cockpit”, a-t-il ajouté. Le lendemain de la catastrophe, les autorités françaises ont opté pour la carte de la prudence, préférant avoir plus d'éléments sur les causes de l'accident pour réagir. Des responsables ont alors refusé de tirer des conclusions sur l'accident, attendant les boîtes noires. Mais, sur le terrain, les recherches en mer Rouge s'avèrent apparemment difficiles, puisque l'avion repose en profondeur, peut-être à plus de 150 mètres de profondeur, dans les eaux du golfe de Naâma Bay, à Charm el-Cheikh (nord-est). Les équipes de secours doivent faire face à de nombreux dangers, notamment les forts courants, les failles sous-marines et les requins. La France a déjà dépêché sur place le robot sous-marin “Achille”, qui peut descendre à 400 mètres de profondeur. Elle a également envoyé une équipe de plongeurs, un avion de patrouille maritime, une frégate de détection sous-marine et un bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR). Le dispositif français devait être opérationnel dans sa totalité hier. H. A./A.