Le crash d'hier survient alors que les menaces terroristes continuent de planer sur le transport aérien dans le monde. Un Boeing 737 égyptien s'est écrasé, hier matin, en mer Rouge, après avoir décollé de la station balnéaire de Charm el Cheikh, station touristique située à l'extrémité sud de la péninsule du Sinaï, causant la mort des 135 passagers, pour la plupart des Français, et des 6 membres d'équipage. L'avion, qui appartient à la compagnie privée égyptienne Flash Airlines, assurait un vol charter à destination du Caire. Selon l'agence égyptienne officielle Mena, le Boeing a disparu peu après avoir décollé à 4h44 locales (2h44 GMT). Le vol FSH 604, qui se rendait à Paris via le Caire, avait disparu des écrans radar à quelques minutes après son décollage de l'aéroport de la station balnéaire de Charm el Cheikh, dans l'est de l'Egypte, a indiqué l'Autorité de l'aviation civile au Caire. “Toutes les personnes qui se trouvaient à bord de l'appareil sont mortes”, a déclaré à la presse le directeur adjoint du bureau de Flash Airlines à l'aéroport du Caire, Oussama al-Sayed. “Après 5 heures de recherches, aucun survivant n'a été trouvé et seul un débris de l'avion a été découvert”, a-t-il ajouté. Un seul corps a été repêché des eaux jusqu'à présent, selon la Mena. “135 touristes français se trouvaient à bord, ainsi que 13 Egyptiens, les 6 membres de l'équipage principal et 7 membres d'équipage alternatif”, a précisé un responsable de la compagnie Flash Airlines cité par Mena. Un responsable de Flash Airlines a avancé des chiffres légèrement différents : il a fait état de 135 passagers, tous français, et de 13 membres d'équipage, soit un total de 148 personnes. “Tout ce que nous savons pour le moment, c'est qu'un avion a disparu deux minutes après avoir décollé de Charm el-Cheikh à destination du Caire. Le numéro de vol était 8 604”, a déclaré ce responsable. Selon une source officielle citée par l'agence Mena, l'avion a été localisé en mer, au large de Charm el-Cheikh, et une opération a été mise en route pour récupérer les victimes. À Paris, un porte-parole du Quai d'Orsay a confirmé la présence de Français à bord de l'appareil, précisant que les autorités françaises se mobilisaient pour obtenir plus d'éléments et les noms des victimes. Une cellule de crise a également été mise en place au niveau des ministères des Transports et du Quai d'Orsay, a-t-on souligné à la Direction générale de l'aviation civile. Il est à souligner que ce crash survient alors que les menaces terroristes continuent de planer sur le transport aérien dans le monde, suscitant un renforcement des mesures de sécurité, notamment en Europe et aux Etats-Unis. Mais, selon les premières indications, il s'agirait d'un accident. “Il est possible que l'avion ait eu un accident”, a rapporté l'agence officielle égyptienne Mena, citant des responsables de l'aviation civile. L'avion était arrivé à 3h30 (1h30 GMT) de Venise (Italie) avec des touristes italiens à bord et avait décollé une heure plus tard de Charm el-Cheikh avec des touristes français, selon le responsable cité par Mena. “Il devait effectuer une brève escale à l'aéroport du Caire pour se ravitailler en essence avant de se diriger vers l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle à Paris”, selon lui. “La compagnie Flash Airlines travaille depuis six ans dans le domaine des vols charters et possède deux Boeing 737, dont l'appareil qui s'est abîmé en mer samedi (hier, ndlr)”, a-t-il ajouté. Une quinzaine de personnes, en larmes ou l'air catastrophé, se trouvaient hier à l'aéroport de Roissy, où l'appareil était attendu à 9h (8h GMT). En Egypte, le ministre des Transports Ibrahim al-Doumeïri et des responsables de l'aviation civile se sont rendus sur les lieux du crash. Le président égyptien Hosni Moubarak s'est déplacé à Charm el-Cheikh, où il devait s'entretenir dans la journée avec le Premier ministre britannique, Tony Blair, qui passe quelques jours de vacances dans cette région, a rapporté le journal gouvernemental égyptien Al-Ahram. Le dernier crash d'avion dans le monde remonte au 25 décembre, quand au moins 139 personnes, pour la plupart des Libanais, ont trouvé la mort à bord d'un Boeing de la compagnie guinéenne de l'Union des transports africains (UTA) qui s'est écrasé au décollage, à l'aéroport de Cotonou, alors qu'il se rendait à Beyrouth. En mai 2002, un Boeing 737 de la compagnie Egyptair avait effectué un atterrissage d'urgence près de Tunis. La majorité des passagers avaient survécu, mais 14 avaient été tués. Fin octobre 1999, un Boeing 767 de cette compagnie avait disparu au large de la côte est des Etats-Unis avec 217 personnes à bord. R. I.