Résumé de la 3e partie De temps en temps, Thierry Paulin se produit dans un numéro de travesti au Rocambole, une boîte de nuit de Villecresnes, dans le Val-de-Marne, au sein d'une revue d'amateurs. En avril 1984, Thierry Paulin se retrouva donc à la rue. Il logea un temps au hasard des amis et des rencontres. Un peu plus tard, Monette quitta Nanterre pour Goussainville, dans l'Oise. Thierry Paulin avait alors trouvé, provisoirement, une chambre de bonne dans le XVIe arrondissement, où il eut une vieille dame pour voisine. Il fit alors des extras à droite et à gauche dans des discothèques et dans plusieurs restaurants «branchés» des Halles. Thierry Paulin et Jean-Thierry Mathurin décidèrent de vivre ensemble et s'installèrent dans une chambre d'hôtel à 275 F (41,72 euros) la nuit. L'hôtel était situé rue Victor-Massé, dans le IXe arrondissement, qui jouxte le XVIIIe. Ce fut alors une période faste de taxis, de restaurants et de boîtes de nuit à n'en plus finir. Thierry Paulin et son ami devinrent des figures du milieu homo : ils étaient de toutes les fêtes «branchées» et flambaient dans tous les endroits à la mode. L'embellie ne dura pas. A l'automne 1984, Paulin, jaloux, fit une scène à Mathurin en plein restaurant : il cassa verres et chaises, renversa les tables, hurla qu'il voulait lui «faire la peau»... Ils furent immédiatement jetés dehors. Finis l'argent et le luxe facile : le chômage. Non seulement ils en furent réduits à se contenter d'une chambre moins chère, mais, de surcroît, ils durent solliciter de leur hôtel un crédit. Pour rembourser celui-ci et, simplement, vivre, Paulin choisit le plus rapide : escroqueries, vols de chéquiers ou de cartes de crédit, revente de drogue... Le XVIIIe arrondissement, au nord de Paris, est l'un des plus contrasté de la capitale : Montmartre, la Goutte-d'Or, Clichy, Barbès, la place du Tertre, la Butte... Il est tout autant le rendez-vous des artistes qui ont réussi que celui des dealers, des prostituées et des petits trafiquants en tout genre. C'est un carrefour coloré de civilisations et de milieux divers, où peuvent se côtoyer familles d'immigrés, chanteurs à succès et retraités aux revenus modestes. Le 5 octobre 1984, une vieille dame de 91 ans, Germaine Petitot, fut agressée chez elle par deux hommes. Dans son petit appartement de la rue Lepic, au bas de la Butte Montmartre, elle fut ligotée, bâillonnée et battue avant d'être délestée de ses économies. La pauvre dame fut dans l'incapacité de faire une description de ses agresseurs. La police enregistra les faits et la déposition vint s'ajouter au dossier déjà volumineux qui concernait les attaques de personnes âgées dans le XVIIIe arrondissement. Personne ne pouvait alors savoir que ce fait divers presque banal était, en fait, un meurtre manqué qui marquait le début d'une longue série d'actes criminels. Le même jour, dans le IXe, un arrondissement limitrophe, Anna Barbier-Ponthus eut moins de chance que Germaine Petitot. (à suivre...)