Directive - Le coup d'envoi de la saison footballistique a été donné ce week-end avec le démarrage du championnat (Ligues 1 et 2). Lors de sa dernière réunion, le bureau fédéral a exhorté la Ligue de football professionnel (LFP) d'appliquer avec rigueur les règlements et particulièrement les décisions des organes juridictionnels. Mais s'il y a une structure qui a intérêt à être la première rigoureuse et conséquente avec ses propres décisions, c'est bien la LFP que préside Mahfoud Kerbadj. N'oublions pas que la saison précédente s'est terminée sur une fausse note, celle du fameux match USMH - MCA qui n'a jamais eu lieu lors de l'ultime journée à cause des tergiversations du président de la ligue autour de la programmation de ce derby qui devait désigner le second au classement pour une place en Ligue des champions africaine. Cette affaire a entaché la fin d'un exercice qui aurait pu être une véritable fête du football après l'avoir été avec cette autre affaire des médailles de la finale de Coupe d'Algérie. Le président Kerbadj avait accepté dans un premier temps de faire jouer le derby au stade du 5-Juillet avant de changer d'avis en désignant le stade du 1er-Novembre se basant sur de simples paroles prononcés par un dirigeant qui faisait la pluie et le beau temps et non pas sur la base d'un écrit. Une autre affaire pour laquelle la ligue a eu une drôle d'attitude, c'est bien celle du match CAB - JSS qui, jusqu'à ce jour, n'a abouti nulle part du côté de l'instance présidée par Kerbadj. Au lendemain des accusations portées par les dirigeants du club batnéen, Kerbadj avait promis de mettre en place une commission d'enquête pour faire toute la lumière sur cette affaire de tentative de corruption de deux joueurs du CAB par des émissaires de la JSS. A ce jour, et malgré la décision du tribunal d'Aïn M'lila en faveur de la formation des Aurès et de toutes les preuves présentées par cette dernière, Kerbadj a préféré botté en touche arguant qu'il devra attendre le verdict final pour prendre une décision. Instruit ou pas par ses supérieurs, Kerbadj a privilégié la fuite en avant, au lieu de montrer toute la rigueur de l'instance qu'il préside. Résultat des courses : le CAB est en seconde division et la JSS est toujours en Ligue 1, et le dossier finira comme d'habitude dans un tiroir. Les histoires de corruption demeurent un sujet tabou dans le milieu du football algérien et tous ceux qui s'aventurent à vouloir briser l'omerta ou veulent faire régner la «justice», ils se brûleront les ailes. La ligue s'est également montré tatillonne envers certains clubs qu'elle a menacés, mais sanctionner réellement, notamment en ce qui concerne leur mauvaise gestion et le non-respect des engagements contractuels dans le paiement des salaires des joueurs et des entraîneurs ou bien dans la mise en œuvre des décisions de la Chambre de Résolution des Litiges. Des clubs, sans les citer, ont été interdits de recruter, mais ils ont fini par le faire en recourant à des tours de passe-passe ou à des engagements bidon sur lesquels la ligue a fermé les yeux, juste pour ne pas s'encombrer avec des décisions qui feraient des vagues. On verra bien lors de la prochaine convocation des clubs concernés devant la commission de discipline s'ils ont bien assaini leur situation dans un délai de trente jours, tel que prévu par les règlements, ou pas et si des points leur seront défalqués ou pas en cas de non-respect des dispositions prises. Reste l'autre volet sur lequel la ligue s'est montrée intransigeante, même si elle a fait de l'excès de zèle dans certains cas, c'est celui de la programmation et du respect du calendrier. Au printemps prochain, les clubs algériens engagés en Coupes africaines seront confrontés à un calendrier démentiel plutôt compressé à cause de la Coupe du monde, où ils devront s'engager par écrit à ne pas demander le report ou le décalage d'un match, et à la LFP d'avoir la lourde tâche de gérer tout cela. Un autre exercice pour Kerbadj et son équipe. Le chiffre 20 buts pour commencer Ce n'est pas le top, mais ce n'est pas mal non plus de débuter par 20 buts lors de la première journée, soit quatre réalisations de plus que la saison dernière. La palme revient évidemment à la rencontre MCEE-JSK au cours de laquelle sept buts ont été inscrits, et à USMA-MOB, cinq buts, ce qui fait que ces deux rencontres ont vu plus de la moitié des buts marqués lors de cette journée inaugurale. Il y a eu également au moins un but dans toutes les rencontres, sauf à Constantine où le CSC a calé face au CABBA (0 à 0). Le premier à avoir ouvert les hostilités, c'est Sid Ahmed Mebarki dès le quart d'heure de jeu, puisque la rencontre JSS-USMH a débuté à 17 heures, soit donc 17h15. Mais par rapport aux matchs, c'est Lamouri Djediet de l'USMA qui a frappé dès la dixième minute dans le seul match où l'on a enregistré le premier et le seul penalty, sifflé par Mohamed Benouza et transformé victorieusement par Abdelmalek Ziaya. Cette première journée a connu également une seule expulsion, celle de Raït du RC Arba, lors du match contre le CRB au stade du 20-Août-55, mais surtout trois doublés dont les auteurs ont été Mebarki (JSS) contre le Harrachi Doukha, Andréa (USMA) face au Bejaoui Berrefane et enfin Yesli (JSK) qui a étrillé le vétéran Ousserir. Le flop Trois promus, trois battus La première journée du championnat de Ligue 1 a connu la défaite des trois promus que sont le CRB Aïn Fakroun, le RC Arba et le MO Bejaia, c'est dire que leur mission ne sera pas de tout repos cette saison, même s'ils n'ont pas démérité. Notamment, le RC Arba qui a tenu la dragée haute au CR Belouizdad durant pratiquement toute la partie et n'a dû abdiquer qu'après l'expulsion de son joueur Raït, sur une unique réalisation de Bourokba. Le CRBAF s'est incliné sur un score identique, mais sur «son» terrain à Aïn Mlila contre le champion en titre. Les Tortues n'ont pas non plus démérité et ont fait jeu égal avec le champion en titre, mais il leur manquait cette expérience des grands pour faire la différence. Quant au MOB, c'est la seule formation qui a chuté lourdement à Omar-Hamadi face au vainqueur de la Coupe d'Algérie et de la Coupe Arabe, l'USM Alger qui n'a pas fait dans le détail. Les Crabes ont intérêt à se reprendre rapidement avant de connaître d'autres déconvenues, après ce coup au moral. Le top Yesli, oh oui ! Si dans sur plusieurs terrains de la Ligue 1, certains joueurs se sont distingués dès cette première journée du championnat, la palme revient à l'attaquant de la JS Kabylie Kamel Yesli (24 ans), transfuge cet été du Paris FC qui a signé son entrée en jeu à la (26'), en remplacement de Maroci blessé, par un doublé et une passe décisive pour son coéquipier Rial, auteur du second but des Canaris. Pour sa première apparition sous le maillot de la JSK, Yesli ne pouvait rêver mieux que d'être derrière le succès de son club qui affiche cette saison de grandes ambitions à jouer le podium. D'ailleurs, l'entraîneur Aït Djoudi s'est montré très satisfait du rendement de son poulain qui, apparemment, a gagné sa place de titulaire pour au moins le prochain match, contre l'USM Alger au stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou. Le joueur, lui, est aux anges, mais il ne veut pas s'enflammer car ce n'est que le début de la saison, et le parcours reste long et tumultueux dans une compétition qui s'annonce très disputée. Le carton rouge La bêtise oranaise On pensait la hache de guerre entre les supporters des deux clubs enterrée, mais la galerie oranaise, où du moins certains énergumènes se prévalant d'être des supporters du MCO, n'ont pas hésité à caillasser le bus de l'ASO Chlef, brisant des vitres et blessant des joueurs, sans compter Samir Zaoui, l'emblématique capitaine, qui reste interdit d'Oran. Qu'en sera-t-il au match retour, lorsque d'autres énergumènes décideront de rendre la pareille ? Comme quoi la bêtise n'a pas de limite et mérite d'être combattue à mort pour que notre football demeure loin de tout dérapage.
