Encourager le label «made in Algeria» dans le domaine des textiles et du prêt-à-porter — une filière qui avait eu pourtant ses lettres de noblesse — c'est le but de toutes les actions et projets envisagés. Des accords de partenariat avec des entreprises turques, notamment, vont booster le secteur du textile-habillement. La dernière déclaration sur cette probable nouvelle dynamique, que devrait connaître l'industrie du textile, date de 22 août dernier par la voix du ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'Investissement. «L'Algérie annoncera dans les prochaines semaines le départ effectif et réel de l'industrie dans le domaine du textile», avait déclaré Chérif Rahmani. On le disait depuis quelques années déjà agonisant face à la concurrence déloyale des produits chinois et turcs qui inondent le marché. La filière du textile s'est complètement éclipsée depuis plus d'une vingtaine d'années à la faveur notamment de l'ouverture économique. Des centaines d'unités de confection se sont ainsi retrouvées à l'arrêt car non rentables. Selon des professionnels, l'absence d'investissements dans la production des principales fibres synthétiques utilisées dans la fabrication de tissus a favorisé l'importation des articles d'habillement et de confection, au détriment de la production nationale. Ils estiment qu'il n'y a pas de raison que l'Algérie reste indéfiniment dépendante de l'importation de ces fibres notamment le polyester, l'acrylique et le polyamide (nylon) qui proviennent de pétrole et de gaz naturel. Même si l'Algérie n'arrive pas à exporter les produits finis, elle pourrait produire et exporter la matière première, la fibre synthétique, vers les pays voisins comme le Maroc et la Tunisie, qui sont de grands utilisateurs, estime les professionnels du secteur. Et c'est dans cette perspective que la relance de la filière textile est revenue au devant des priorités du gouvernement. Celui-ci semble déterminer à redynamiser le label «made in Algeria» pour répondre à une forte demande intérieure, et soutenir la production locale contre les produits importés. C'est ce qu'a laissé entendre en tout cas le premier responsable du secteur. Le projet de modernisation du secteur national du textile-habillement sera lancé sur le terrain dans «les prochaines semaines», selon Rahmani affirmant que le partenariat avec des groupes industriels étrangers figure parmi les objectifs du gouvernement pour relancer cette filière. Pour preuve, le ministère de l'Industrie a déjà procédé à la signature d'accords de partenariats basés sur le transfert technologique notamment avec des entreprises turques bien installées sur le marché international. Deux contrats de partenariat ont été signés en avril dernier par le groupe public Confection et Habillement (CH) et la société turque Ringelsan pour la production d'articles de prêt-à-porter à Béjaïa et de bonneterie à Relizane. La première usine, qui sera localisée à Béjaïa sur le site de la société algérienne du costume, Alcost, produira des articles de prêt-à-porter comme les costumes, les vestes et les manteaux. Quant à la seconde usine, qui sera implantée à Relizane sur le site de la société de bonneterie de Oued Mina, elle produira des articles de bonneterie notamment les vêtements de sport, les tee-shirts et les chaussettes. Un autre accord de partenariat portant sur la réalisation d'un complexe intégré dédié aux métiers du textile dans le nouveau parc industriel de Relizane a été signé en mai 2013 entre la société de gestion des participations de l'Etat, SGP-industries manufacturières, et le groupe turc Taypa. L'accord prévoit la réalisation de huit unités industrielles de textile et de confection, un centre d'affaires, une école de formation aux métiers du textile et de la confection et un pôle immobilier résidentiel pour le personnel. Assia Boucetta