Protesta n La liste des villages et localités qui manifestent pour le droit à une vie décente s'allonge de jour en jour. Les habitants du village de Bouzeghout, commune de Bousselam (nord-ouest de Sétif) ont déclenché hier mercredi, un mouvement de protestation pour attirer l'attention sur le problème d'absence d'eau potable dans leur localité et le retard dans le lancement des travaux d'une route principale dans la région. Pour exprimer leur mécontentement, les protestataires avaient fermé la veille (mardi) l'entrée principale de l'Assemblée populaire communale (APC). Pour rouvrir le siège de la municipalité, il a fallu faire appel aux forces anti-émeute relevant du groupement de wilaya de la gendarmerie. «L'intervention a donné lieu à des heurts entre les protestataires et les éléments de la gendarmerie faisant des blessés parmi ces derniers et les protestataires dont plusieurs ont été interpellés», ont indiqué des élus locaux, cités par l'APS. Cette situation n'est pas la première du genre dans la wilaya de Sétif. En juillet dernier, c'est la localité de Bougâa qui s'est enflammée. Une situation «insoutenable » avait poussé la population à l'émeute. Ce lundi 29 juillet, de nombreux quartiers de la ville avaient connu des actes de contestation d'une rare violence au cours desquels une dizaine d'émeutiers ont été arrêtés par les forces de l'ordre. Devant le refus du premier responsable de la daïra de les recevoir, des personnes s'étaient même attaquées à la maison de ce dernier. Le siège local de l'Algérienne des eaux (ADE) avait été également saccagé. Deux mois auparavant, en mai dernier, la presse nationale avait largement fait état du manque de l'eau potable dans «plusieurs villages de la wilaya de Sétif». «Pour s'approvisionner en ce liquide précieux, les habitants parcourent plusieurs kilomètres à pied, pour s'alimenter à partir des sources des montagnes et dont les eaux ne sont même pas traitées. D'autres se trouvent dans l'obligation d'acheter des citernes à des prix variant entre 600 et 800 DA», avait-on précisé. «La baisse du niveau des nappes souterraines, le faible débit de pompage au niveau des forages, ainsi que la nature montagneuse et rocheuse de la région, qui rendent le raccordement difficile, seraient les principales causes de cette carence», selon le directeur de l'hydraulique de Sétif. Et ce n'est pas demain que le problème sera réglé. Les Sétifiens devront prendre leur mal en patience puisque ce n'est qu'«au début de l'année 2014» que la wilaya de Sétif sera totalement à l'abri en matière d'eau potable selon les affirmations du ministre des Ressources en eaux. Farid Houali