Opinion n « Il est plus recommandé de procéder à une évaluation externe ‘neutre', faite par des experts pour l'application des nouvelles mesures prises pour la rentrée scolaire», commentent certains spécialistes de l'éducation nationale. La rentrée scolaire est marquée cette année par un certain nombre de nouveautés dont l'allégement des programmes pédagogiques. Cette mesure a été décidée et annoncée en réponse à une revendication de l'ensemble des associations et des parents d'élèves. La deuxième nouveauté va toujours dans le sens de l'allègement mais cette fois... du cartable. Ces deux mesures ont régulièrement été au centre des revendications des uns et des autres mais elles restent cependant entourées de flou, et soulèvent nombre de questionnements : « Qu'est qu'il faut éliminer ? Qui décide d'alléger ? Et sur quel critère il faut supprimer tel ou tel chapitre au programme ?», s'interroge Ali Taouinet, professeur en psychologie à l'université d'Alger II Bouzareah. Les spécialistes s'accordent à dire à l'unanimité que «toute décision doit se faire sur la base d'une étude scientifique fiable et objective et non pas sur des rapports ou alors des impressions émanant des directeurs des établissements scolaires». Il est plus judicieux, pour le ministère de tutelle de «diligenter une commission d'experts dans le domaine de l'éducation, susceptible de faire des évaluations et des études pour aller au fond des choses», déplorent certains enseignants. Certains parmi eux sont allés jusqu'à dire «qu'il n'y a eu jamais d'étude d'évaluation sur la réforme du système éducatif, qu'ils considèrent comme une réforme partielle». «Il est vrai que la surcharge du cartable est un véritable problème pour l'élève et qu'il y va de sa santé. Mais ce qu'il faut faire c'est aménager des casiers à l'école permettant à l'élève d'y ranger ses affaires, ses livres et ses cahiers de travaux pratiques pour éviter de les transporter tous à la fois durant toute une journée», nous dit l'enseignant en psychologie à l'université de Sétif, M. Abdeslam. Le département de Baba Ahmed envisage de lancer des écoles pilotes où l'élève ne trimbalerait plus un lourd cartable, mais une légère tablette où il trouvera ses manuels, fera ses devoirs et ses recherches. Une école sans cahiers, sans stylos, sans manuels... juste une tablette qui contient tous les livres et qui permet à l'élève de faire ses devoirs. Parmi les autres mesures prises, il y a la mise au point d'un emploi du temps hebdomadaire unifié pour les première et deuxième années primaires et d'une liste officielle des articles scolaires pour le premier cycle de l'enseignement. Cependant la réalité est que les enseignants des trois paliers ne sont ni informés, ni formés sur ces nouvelles mesures. Samia Lounes