Scène n Nous sommes à Alger, en 2005. Yasmine, une mère de famille de 25 ans habitant Bab El-Oued rend visite à sa cousine Sabah, 23 ans, qui doit se marier dans une dizaine de jours. Dans ses bras, Yasmine avait un gros sac en papier qui visiblement contenait un objet volumineux. — Alors Sabah, comment se prépare ton mariage ? Plus que dix jours et tu t'en iras dans un cortège magnifique qui te mènera vers le bonheur... — Zaama, c'est vrai... le mariage c'est le bonheur ? — Pour être franche avec toi, le mariage c'est un peu comme un jeu de hasard... On peut gagner, tout comme on peut perdre... — Dans les jeux de hasard, il est rare que l'on gagne... — C'est juste... mais ce n'est pas pour te faire peur, Sabah... mais les hommes, il faut s'en méfier... quand il est pauvre, il se fait petit, il te fait pitié même lorsqu'il t'offre les années les plus misérables de ton existence, et quand il commence à devenir riche et important, il commence à chercher un bon moyen pour te renvoyer chez tes parents... oh ! mais qu'est-ce qui me prend de te parler de toutes ces horreurs ? Cela ne te concerne pas ! Toi, Yasmine, belle comme tu es, ton mari tu vas le mener à la baguette. La future mariée rit un bon moment puis répondit une fois qu'elle eut recouvré sa sérénité. — Non, je n'ai pas l'intention de le faire marcher à la baguette, si lui non plus, n'a pas cette intention envers moi, ce n'est déjà pas mal. — C'est une très bonne réflexion, Yasmine... Allez, allez, dis-moi, où en es-tu avec ton mariage ? — Ça se prépare bien... Tout est prêt normalement... — Yasmine exhibe le sac en papier et lance jovialement : — En tout cas, moi, j'ai terminé mes préparatifs... J'ai acheté ce qui me manquait. — Qu'as-tu acheté ? — Tu ne devines pas ? Je t'avais dit que j'en achèterais une. J'ai acheté une derbouka ! Je te l'ai promis : ton mariage sera mémorable. «N'hawlouha !» ( : on fera du bruit, on cassera la baraque !). Yahia Béjaoui (à suivre...)