ll A vrai dire, les Algériens et les Ottomans (l'actuelle Turquie) se connaissent très bien. La conquête ottomane de la région d'Alger commença en 1518. Elle fut successivement gouvernée, pour le compte de l'Empire ottoman, par des beylerbeys (gouverneurs généraux) de 1518 à 1587, des pachas de 1587 à 1659, des aghas de 1659 à 1671 et des deys de 1671 à 1830. La région de Constantine, conquise en 1525, prit une relative autonomie administrative par rapport à Alger en 1567 et fut administrée par des beys jusqu'à la conquête française le 13 octobre 1837. Du côté de l'Oranie, la province fut annexée à l'empire ottoman de 1708 à 1732, puis à partir de 1792. En principe, l'autorité des Ottomans s'étendait sur l'ensemble de la Régence d'Alger, c'est-à-dire le nord de l'Algérie actuelle. Mais en réalité celle-ci changeait en fonction de l'époque et des régions concernées. Ainsi, certaines régions montagneuses comme la Kabylie et les Aurès entrèrent, à maintes reprises, en révolte contre l'Autorité ottomane. À l'est de l'Algérie, dans les Aurès, plusieurs tribus s'unirent et déclenchèrent des batailles contre les Ottomans. Cependant plusieurs conflits internes, entre factions chaouies, mirent en flammes cette région. Les Ouled Daoud ainsi que plusieurs autres tribus empêchèrent les Ottomans de pénétrer dans leurs territoires. Saleh Bey, tenta, sans y parvenir, de les soumettre à son administration en dirigeant une expédition contre eux. En somme, entre le XVIIe et le XVIIIe siècle, la grande union des Chabias prit fin, provoquant l'indépendance de plusieurs tribus à l'égard des Ottomans. Le royaume de Koukou, dont la capitale fut Aït Gharbi, dura deux siècles. Il fut fondé au XVIe siècle par Ahmed Belkadi, un des chefs kabyles qui a contribué à chasser les Espagnols de Béjaïa avec l'aide des Turcs en mer. En 1520, Kheiredinne Barberousse décida de mener une expédition contre Ahmed Belkadi. La bataille a eu lieu dans la plaine des Issers.