Résumé de la 4e partie Zohra n'a pas le droit de voir l'homme qui va l'épouser... La fête est belle, le couscous et la viande abondants. Mohamed, le marié, a gratifié ses beaux-parents de deux moutons, de deux quintaux de semoule et de tout ce qui est nécessaire en légumes et condiments... Plus que ce que l'on donne habituellement ! A la mi-journée, un cortège de voitures, ornées de rubans multicolores et de fleurs, vient chercher la mariée. La maison où on la conduit, et qui sera désormais la sienne, paraît grande : en tout cas, elle dénote la richesse ou du moins l'aisance. Danses, musique, limonades et gâteaux? Elle est éblouie par les lumières et le mouvement et c'est avec soulagement qu'elle se laisse conduire dans sa chambre. Ses s?urs et sa tante maternelle l'accompagnent et lui font les recommandations d'usage. Puis on vient dire aux trois femmes qu'elles doivent se retirer... Zohra, effrayée, reste seule. Les secondes s'écoulent dans l'angoisse puis elle entend la porte de la chambre s'ouvrir. Elle recouvre aussitôt son visage de son voile et retient sa respiration. Elle perçoit le souffle de l'homme, puis une main soulève le voile. ? On ne m'a pas trompé, dit le marié, tu es effectivement très belle ! Ce n'est pas son cas : Zohra découvre avec horreur un visage en lame de couteau, d'une laideur repoussante. Les yeux, globuleux, sortent presque de leurs orbites, le nez, osseux, est démesurément long et il découvre une bouche à moitié édentée. Il avance une main timide vers la jeune fille, qui recule instinctivement. ? N'aie pas peur, dit-il. Mais elle a peur et elle éclate en sanglots. ? Voyons, dit l'homme... ? Ne me touche pas, dit-elle, je veux retourner chez moi ! Pour toute réponse, l'homme la pousse violemment sur le lit : d'une main puissante, il la bâillonne pour l'empêcher de crier, de l'autre, il lui arrache ses vêtements. Le lendemain, tandis que les youyous des parents du marié annoncent la consommation du mariage, Zohra pleure et supplie ses s?urs et sa tante de la ramener chez elle. Il faudra toute l'autorité de sa mère et de son père, qui arrivent un peu plus tard, pour l'obliger à rester. ? C'est ton destin, lui dit sa mère, tu n'espérais tout de même pas épouser un héros de feuilleton ? Elle l'espérait, ou du moins espérait-elle épouser un homme convenable. Celui qu'on lui a donné est non seulement laid mais aussi violent... Mais le pire est à venir. Trois jours après, alors que les lampions de la fête se sont éteints, Zohra est apostrophée par sa belle-mère : ? Viens m'aider à donner à manger aux animaux ! Dans cette maison de «riches», on élève des animaux, les femmes vont aux champs et font toutes sortes de travaux harassants? Et le luxe dont on lui a parlé ? Si elle n'a pas l'amour, elle espérait avoir au moins l'aisance. Une semaine après ses noces, on la découvre pendue à un arbre...