Ancestrale Plusieurs tribus dont les plus connues sont les Beni Misra et les Beni Slah, cohabitent depuis toujours dans la ville. On s'accorde généralement à dire que les Romains n'ont jamais occupé Blida, vu l'absence de ruines dans les environs. Il est toutefois fort possible que les vestiges de leur passage aient disparu, à la suite des transformations provoquées dans la topographie de la région, par des séismes violents ou des inondations. La découverte de quelques débris au cours du forage d'un puits à Montpensier (actuellement quartier de Ben-Boulaïd) semble vouloir confirmer cette hypothèse. Accrochée au pied de l'Atlas tellien qui surplombe la riche et verdoyante plaine de La Mitidja, la ville de Blida occupe une position géographique. Aux portes d'Alger, elle possède de nombreux atouts pour tous les conquérants en puissance. Outre ses riches potentialités agricoles et ses nombreux attraits touristiques, Blida recèle plusieurs sites archéologiques et historiques qui reflètent une partie de l'histoire de cette région. Parmi ces nombreux sites, il y a lieu de citer le séculaire cimetière musulman de Mouzaïa ainsi que le temple israélite relevant du Consistoire juif d'Alger et dont la construction remonte au mois de février 1866. Le palais de Aziza, situé dans la commune de Beni-Tamou, constitue l'autre attrait culturel et touristique dont jouit cette région. Ce palais, dont l'histoire remonte à la période ottomane, a été construit par Mustapha Pacha pour sa fille Aziza, non seulement en raison de la beauté du site et de son climat agréable, mais également pour lui offrir une résidence, après celle d'Alger, construite en face de la mosquée Ketchaoua. Le centre-ville de Blida renferme également d'autres sites qui méritent d'être classés. Il s'agit du cimetière musulman situé dans le quartier Aranda et du bain maure Ben-Chrifa Bach-Agha. Ce dernier, qui se situe en plein c?ur de la ville, dans le quartier El-Djoun, a été construit en 1825 durant l'occupation ottomane. Cet établissement a fait l'objet, en 1999, d'une proposition pour être classé monument historique. S'agissant des édifices religieux, Blida compte deux mosquées qui ont été construites par les Turcs. Il s'agit des mosquées Ben-Saâdoun et Torki-Hanafi. La première a été construite par les Turcs et est considérée parmi les grandes mosquées que compte la ville de Blida. Outre le lieu du culte, cette mosquée compte également plusieurs boutiques relevant toutes des biens «habous». L'autre vieil édifice religieux est la mosquée Torki-Hanafi, près de la place Ettoute (place des Mûriers), construite également par les Turcs en 1750. Ces deux vieilles mosquées ont été sérieusement endommagées par le séisme qui a frappé la ville de Blida en 1825. Quoi qu'il en soit, aucune agglomération n'existait à l?emplacement actuel de la ville ou ses environs immédiats, lorsque vers l'année 925 de I'hégire un homme pieux, Sid-Ahmed El-Kebir, qui avait longuement voyagé dans les pays de l'islam, notamment en Andalousie (Espagne), vint se fixer au confluent de l'Oued Taberkachent et de Chaabet Romana (bassin versant des Grenades), un cours d?eau aujourd?hui appelé oued Sidi-el-Kebir. L'ermitage de Sidi El-Kebir, bientôt entouré d'une zaouïa, ne tarde pas à devenir un lieu de pèlerinage fréquenté par de nombreux croyants attirés par les enseignements du saint et par la renommée de ses vertus. Vers 1533, le pacha Kheir-Eddine fit passer en Algérie des milliers de maures chassés d'Espagne devenue chrétienne après l'Inquisition et la capitulation de Grenade. Ils se dispersèrent par groupes entre Alger et Cherchell. Pris de compassion pour ces malheureux immigrés, Sid-Ahmed El-Kebir appela un de ses groupes et l'installa sur la rive droite de Ar-Rommane. Pour mettre ces exilés à l'abri des mauvais traitements, Sid-Ahmed El-Kebir su intéresser à leur sort le pacha Kheir-Eddine, qui leur accorda sa protection et fit construire à leur intention une mosquée en bordure de la place du 1er-Novembre-54 (Place Ettoute, ex-Clémenceau), un bain (qui existe toujours dans ces quartiers d?El-Djoun) et un four banal à proximité. (à suivre...)