Quantité - Dix-sept mille quintaux de liège ont été récoltés dans la wilaya au terme de la campagne de «déliégeage» de l'exercice 2013. C'est ce qu'a indiqué hier, lundi, le conservateur des forêts, Mohamed Teyar. La récolte avait été lancée en juin dernier à travers une dizaine de chantiers ouverts dans différentes suberaies de cette wilaya, notamment à Hammam Beni-Salah, El-Kala, Cheffia, Drean et Bougous, a déclaré le même responsable. Il s'agit de régions réputées pour la qualité de leur liège sain de reproduction, d'une qualité supérieure due à sa densité et à son épaisseur permettant son emploi dans la fabrication de bouchons ainsi que pour des décorations intérieures. Cette campagne a permis d'obtenir 9 000 quintaux de liège mâle (ou de mise en valeur) et 8 000 quintaux de liège de reproduction, a encore précisé le conservateur, précisant que ce résultat est «très positif» même si l'objectif tracé de 22 000 quintaux n'a pas été atteint. Il a rappelé à ce propos que la production de l'exercice précédent avait été de l'ordre de 3 600 quintaux sur un objectif prévisionnel de 15 000 «en raison, principalement, des incendies qui avaient affecté les surfaces forestières». M. Teyar a également évoqué le problème du manque de main-d'œuvre qualifiée, notamment durant le mois de ramadan, ainsi que les dernières pluies qui ont quelque peu entravé le bon déroulement de la campagne de «déliégeage» confiée à l'entreprise publique Safa-Babors. S'étendant sur une superficie de plus de 74 000 hectares, la suberaie de la wilaya d'El-Tarf représente près de 60 % de sa superficie forestière globale estimée à 165 000 hectares. Cependant, les spécialistes ne cessent d'attirer l'attention quant à la baisse «inquiétante» de la production du liège à travers le territoire national. L'Algérie, qui faisait partie des seuls sept pays producteurs de liège dans le monde et qui occupait il y a quelques années la troisième position au classement des pays producteurs a perdu sa place pour se retrouver en bas du tableau. «Il y a quelques années, l'Algérie occupait la troisième position, mais elle est aujourd'hui au septième rang des pays producteurs. Ce recul s'explique essentiellement par deux facteurs. Il y a d'abord la décennie noire, période pendant laquelle il y a eu beaucoup d'incendies criminels qui ont détruit une bonne partie de nos forêts», avait explicité récemment Zaïmeche Mohamed Rafik, gérant de la SARL El-Wiam de la Petite Kabylie, dans un entretien à nos confères d'Econews. «D'un autre côté, un nouveau phénomène a fait son apparition. Il s'agit du charbonnage qui est devenu malheureusement une véritable industrie. Des riverains choisissent de transformer des chênes-lièges en charbon, considérant que c'est plus rentable pour eux de se livrer à ce genre d'activité. Ces deux facteurs ont eu un impact direct sur la capacité de production du pays», avait-il affirmé.