Spectacle - Rebatina a proposé à son public un jeu mêlant musique authentiquement vénézuélienne et autres influences latino-américaines. L'un des moments forts et mémorables de la semaine culturelle vénézuélienne, ayant débuté le 29 septembre et devant prendre fin ce samedi, est le concert donné par le groupe Rebatina. Celui-ci s'est produit, dans un premier temps, au Palais de la culture et, dans un second, à l'auditorium du Centre culturel de la Radio algérienne. A chacun de ses concerts, le groupe a drainé une assistance nombreuse et réceptive, une assistance qui a été généreusement gratifiée d'un instant musical inattendu et démonstratif. Rebatina, qui est une expression musicale typiquement populaire, a proposé un jeu mêlant musique authentiquement vénézuélienne et autres influences latino-américaines. Le mélange est subtil, inédit, fait avec autant de passion que de spontanéité. Cette musique vénézuélienne qui prend donc ses sources dans les intonations et résonances latino-américaines, a été interprétée avec un certain brio par ce trio qui a offert au public l'occasion d'aller à la découverte d'un répertoire captivant. Le groupe, qui a interprété des morceaux puisés dans le terroir et d'autres compositions inspirées de l'esprit Rebatina, c'est-à-dire des créations, a varié son jeu, allant d'une expression folklorique certes, mais remise au goût du jour, à des phrasés contemporains. Le style auquel s'adonne cette formation au tempérament attachant est éclectique. Son jeu est aussi bien versatile que saisissant et son imagination est plus vaste et sa sensibilité intense. Soutenue par des arrangements personnels et inspirés, la musique offerte au public est riche en sensation et en mélodie ; cette musique propice à la rêverie et qui, le temps d'un récital, a transporté l'assistance à la découverte de la culture musicale bolivarienne, est traduite par la mandoline, la guitare basse et le cuatro (c'est un petit instrument de musique à quatre cordes utilisé au Venezuela, en Colombie, au Mexique et à Porto Rico, il offre beaucoup de possibilités de jeu rythmique), des instruments qui se sont tous unis – l'union s'est révélée équilibrée, harmonieuse – pour faire preuve d'un style de haute qualité musicale, témoignant d'exigence et de rigueur dans le jeu. Autrement dit, le jeu dans lequel le groupe a excellé était profond, clair, original. L'exécution était soutenue et l'interprétation très agréable. Ce même jeu palpitant et savoureux a gagné l'appréciation et la satisfaction du public. Ainsi, le public, plongé dans un silence religieux, a pu admirer à travers ces partitions alliant la musique traditionnelle et moderne, cet étonnant syncrétisme musical, et ce, à travers uniquement le jeu des instruments qui pouvaient, d'ailleurs, se passer de la voix puisqu'ils constituaient, à eux seuls, un langage reflétant l'identité culturelle bolivarienne.