Rendez-vous - Un temps fort sera consacré à l'Algérie dans le cadre du 13e Festival international du cinéma «Résonances» de Bobigny (nord-est de Paris). A l'affiche de ces rencontres du cinéma citoyen prévues du 27 novembre au 3 décembre prochains, figure notamment l'avant-première en France du film Zabana du réalisateur Saïd Ould Khelifa. Projetée en avant-première le 30 août 2012 en Algérie, l'œuvre brosse le portrait émouvant d'Ahmed Zabana, premier martyr algérien guillotiné. Promu au pavillon algérien de la 65e édition du Festival de Cannes, en mai dernier, le film a reçu plusieurs invitations à des rencontres cinématographiques de premier plan. Il a notamment été sélectionné au Festival international de Toronto (Canada), début septembre, dans le cadre du programme «Comtemporary World Cinema». Prévue le 30 novembre en nocturne au Magic Cinéma de Bobigny, sa première projection en France se déroulera en présence du réalisateur, des comédiens et techniciens et de l'historienne Sylvie Thénault. Elle sera précédée par une séance dédicace, avec l'écrivain Didier Daeninckx et le dessinateur Mako, de la bande dessinée La Main Rouge, parue le 10 septembre dernier en France. Ce moment fort, consacré à l'Algérie, sera, par ailleurs, marqué par la projection de Paroles d'un prisonnier de l'ALN, un film de Salim Aggar (2009, 46 min) qui relate le témoignage inédit d'un prisonnier français, René Rouby, pris pendant plus de 114 jours en 1958 par le groupe du colonel Amirouche à l'Akfadou (Béjaïa, est d'Alger). Pour la directrice du Festival, Dominique Bax, cette 13e édition de «Résonances» ne fait que poursuivre son travail de mémoire sur l'Algérie et sa Lutte de libération nationale. «Après avoir reçu, lors des précédentes éditions, Henri Alleg et consacré une programmation spéciale à la Guerre d'indépendance, aux manifestations du 17 Octobre 1961 et organisé le 1er festival du film amazigh, lors de l'année de l'Algérie en France (2003), le festival tient à poursuivre cette conversation par images interposées, entre public, historiens, cinéastes et autres personnalités concernées par l'Algérie d'hier et d'aujourd'hui», a-t-elle expliqué à l'APS. Durant les années 1990, le Magic Cinéma de Bobigny avait déjà joué un grand rôle de pôle d'accueil des cinéastes algériens ciblés durant la décennie noire. Il a, par ailleurs, rendu hommage à Kateb Yacine et Abdelkader Alloula avec une programmation de films et une publication. «Nous continuons donc sur notre lancée en offrant cette année l'opportunité à notre public, de connaître un point de vue algérien sur la Guerre de libération, à travers les films proposés», a ajouté Mme Bax, également directrice du Magic Cinéma de Bobigny. Ayant pour parti pris la défense d'un cinéma de l'engagement, le Festival décline chaque année, depuis sa création en 2001, l'intitulé «Résonances, rencontres du cinéma citoyen» au travers de longs-métrages, courts-métrages, coups de cœur, fictions ou documentaires en provenance du monde entier, proposant des rencontres avec les réalisateurs, des films en direction du jeune public, et laisse une large place au cinéma français.