Résumé de la 2e partie - Mais quel est cet étrange correspondant qui téléphone à la police et qui, à chaque fois, donne un indice quant à l'assassinat de Fernanda V. ? Un graphologue, appelé à la hâte, indique que, selon lui, l'écriture est celle d'un homme et que ce dernier possède une certaine culture. Il refuse de s'engager davantage. C'est évidemment bien peu. Il ne reste plus au commissaire Armando Alfaro et à ses policiers qu'à attendre que l'homme veuille bien en dire plus, car une Fiat Uno blanche dont l'immatriculation commence par «FI 3», ce n'est évidemment pas une précision suffisante... Aussi, lorsque l'agent de service au standard reconnaît, quelques jours plus tard, la voix du correspondant anonyme, c'est l'effervescence. Le commissaire, prévenu, écoute la communication par le haut-parleur qui vient d'être branché. «Je vois que vous n'avez rien fait. Alors je vais vous donner le numéro complet de la Fiat : FI 36337. — Et vous, qui êtes-vous ?» Mais la tonalité caractéristique résonne dans la pièce : le correspondant a raccroché. La vérification du numéro minéralogique a lieu immédiatement à l'aide du fichier central et c'est une cruelle déception pour les policiers. La voiture en question appartient à un de leurs collègues ! Il s'agit de Marco F., officier de police à Florence, un père de quatre enfants et un homme au-dessus de tout soupçon. Il ne peut s'agir que d'une calomnie faite par vengeance. Le commissaire décide de ne pas ennuyer son collègue en allant l'interroger, mais cela ne l'empêche pas d'être troublé. Car il y a la précision donnée par le corbeau sur les sous-vêtements de la victime, précision qui n'était pas dans la presse. Le commissaire en avait déduit tout naturellement que l'homme était l'assassin, mais maintenant, ce n'est plus aussi évident. Il peut s'agir d'un policier qui a eu connaissance du dossier et qui se venge ainsi d'un de ses collègues. L'affaire ressemble à un règlement de comptes au sein de la police et c'est très déplaisant. Le commissaire décide de s'en tenir là et poursuit son enquête sur le meurtre de Fernanda V., sans résultat malheureusement... C'est dans les premiers jours de septembre que le corbeau de Florence se manifeste de nouveau par téléphone. Cette fois, son appel ne se limite pas à quelques mots. Furieux, semble-t-il, que ses dénonciations n'aient abouti à rien, il parle longuement, mettant en cause nommément Marco F. Il parle même si longtemps que les services spécialisés peuvent localiser l'appel. Il provient d'une cabine en bordure de l'Arno, non loin du lieu du crime. L'homme finit par raccrocher, mais il termine par ces mots : «Je rappellerai au début du mois d'octobre.» Cette fois, le commissaire Alfaro décide d'agir. Il ne va pas laisser l'individu continuer éternellement son manège. S'il a dit vrai et s'il appelle de nouveau du même endroit, il n'y aura qu'à le cueillir à la date annoncée par lui... Vendredi 1er octobre 1993. De nombreux carabiniers ont pris discrètement position sur les bords de l'Arno, à proximité de la cabine d'où a eu lieu l'appel. Il y a une longue attente et puis, on voit arriver un homme à la démarche lourde, qui entre dans la cabine et compose le numéro. Les carabiniers se précipitent et lui mettent la main au collet. «Fini de rire ! Qui es-tu ?» L'homme les regarde, semble hésiter, puis lance d'un trait : «Marco F.!» (A suivre...)