Résumé de la 3e partie - Après vérification, les policiers découvrent qu'il s'agit du numéro d'immatriculation de la voiture de Marco F., un officier de police de Florence... C'est dans les premiers jours de septembre que le corbeau de Florence se manifeste de nouveau par téléphone. Cette fois, son appel ne se limite pas à quelques mots. Furieux, semble-t-il, que ses dénonciations n'aient abouti à rien, il parle longuement, mettant en cause nommément Marco F. Il parle même si longtemps que les services spécialisés peuvent localiser l'appel. Il provient d'une cabine en bordure de l'Arno, non loin du lieu du crime. L'homme finit par raccrocher, mais il termine par ces mots : «Je rappellerai au début du mois d'octobre.» Cette fois, le commissaire Alfaro décide d'agir. Il ne va pas laisser l'individu continuer éternellement son manège. S'il a dit vrai et s'il appelle de nouveau du même endroit, il n'y aura qu'à le cueillir à la date annoncée par lui... Vendredi 1er octobre 1993. De nombreux carabiniers ont pris discrètement position sur les bords de l'Arno, à proximité de la cabine d'où a eu lieu l'appel. Il y a une longue attente et puis, on voit arriver un homme à la démarche lourde, qui entre dans la cabine et compose le numéro. Les carabiniers se précipitent et lui mettent la main au collet. «Fini de rire ! Qui es-tu ?» L'homme les regarde, semble hésiter, puis lance d'un trait : «Marco F.!» Les carabiniers contemplent ahuris leur supérieur. «Mais pourquoi as-tu... ? Enfin.., pourquoi vous êtes-vous dénoncé ? — Parce que c'est moi le coupable !» L'épilogue de cette déroutante histoire, du moins sur le plan de l'enquête, a lieu peu après dans le bureau du commissaire Armando Alfaro. Ce dernier est tout aussi abasourdi que ses hommes. Pas un instant il n'avait pensé que les accusations contre son collègue puissent être vraies. «Que s'est-il passé ? Expliquez-moi !» Marco F. parle sans réticence. Il semble comme soulagé que la comédie ait pris fin. «Je rentrais chez moi en voiture après le service. J'habite tout près de l'endroit où... a eu lieu le drame. J'ai vu la petite qui racolait près du pont. Je la connaissais. Elle était connue dans le quartier. Je ne sais pas pourquoi, je me suis arrêté. Peut-être pour lui faire la morale, mais je ne peux pas l'affirmer... Je lui ai dit quelques mots et je me suis jeté sur elle. Comme elle se débattait, je l'ai assommée avec une pierre.» Le commissaire Alfaro dévisage son collègue, cet officier et ce père de famille irréprochable. «Qu'est-ce qui vous a pris ? — Je ne sais pas ! C'était comme si une force avait agi à ma place. C'était la première fois. Je n'avais jamais eu de problème. Je me suis dit que cela allait recommencer. Et cela, il ne fallait pas. Alors, j'ai imaginé ce moyen pour me dénoncer. — Pourquoi ne pas vous être constitué prisonnier ? Pourquoi ce jeu de piste ? — Je n'ai pas eu le courage. À cause de mon métier, sans doute. C'était une telle honte. Je voulais que cela vienne de vous, je voulais me faire arrêter. Mais vous n'avez pas voulu suivre la piste. Il a fallu qu'à chaque fois j'en rajoute un peu plus...» Marco F. est aujourd'hui derrière les barreaux, tout comme Pietro P., le Monstre de Florence présumé. L'un est soupçonné d'être un meurtrier en série, l'autre a tout fait pour qu'il n'y ait pas de deuxième fois.