Cas Ils sont pris en tenaille. D?un côté les commerçants légaux, d?un autre les autorités locales. La colère des marchands ambulants de M?dina J?dida est montée d?un cran, hier, après le rejet par l?administration locale, d?une autorisation qui leur permettrait d?exercer leur activité contre le paiement d?une taxe perçue directement par la commune. Selon les marchands ambulants, la décision prise unilatéralement par les autorités locales risque «de mettre le feu aux poudres en jetant à la rue des centaines de pères de famille et autres jeunes sans travail» qui tirent l?essentiel de leur subsistance de cette activité près du vieux marché couvert de Sidi Okba. Aussi, cette décision n?a pas été au goût des marchands ambulants, qui considèrent «la décision imposée par les autorités locales comme une alerte rouge qui ne ferait qu?aggraver à la crise sociale des couches défavorisées d?Oran». Cette catégorie de vendeurs, qui se dit consternée par cette forme de hogra la privant de son unique gagne-pain, optera, le cas échéant, pour une grève de la faim illimitée afin d?alerter les pouvoirs publics sur sa situation. «Cette situation nous dépasse car elle émane des commerçants installés qui se plaignent des désagréments causés par les vendeurs à la sauvette», affirme un responsable local qui balaie d?un revers de la main les griefs contre les services de l?APC. «Nous n?avons rien contre les marchands ambulants, mais nous sommes littéralement assaillis par les commerçants de M?dina J?dida qui ne veulent plus entendre parler de ces vendeurs à la sauvette», ajoute notre interlocuteur. Selon lui, des dispositions pour «légaliser» les marchands ambulants sont à l?étude. Parmi celles-ci, l?aménagement d?une aire pouvant contenir tous ces marchands dans un cadre légal et structuré. Bien entendu, les marchands rechignent à l?idée même d?un «transfert» qui les éloignerait de M?dina J?dida, rappelant «l?expérience» tentée conjointement par l?APC et les fripiers de la Tahtaha. Le résultat a été catastrophique. L?esplanade du parc d?attraction choisi par les services communaux s?est avérée en deçà des espérances des vendeurs «délocalisés» de M?dina J?dida. Un millier de ces marchands ont vu leurs affaires péricliter. «On ne pouvait plus travailler dans des conditions pareilles. Outre le lieu excentré et hors de la ville, nous avons dû faire face aux agressions des voyous qui nous rançonnaient», explique ce jeune rescapé de ces «lieux maudits» où les familles n?osent plus s?aventurer. En tout état de cause, l?alerte rouge est perceptible dans les dédales de M?dina J?dida où policiers et vendeurs à la sauvette jouent au chat et à la souris, en attendant qu?une solution définitive soit envisagée, comme le paiement, par exemple, d?une taxe journalière.