Résumé de la 2e partie - Abderrezak se confie à une connaissance de son quartier qui lui apprend que son mal réside dans le mauvais œil. Abderrezak regarde Mokhtar un bon moment puis lui demande : — Pourquoi le mauvais œil s'acharne-t-il sur moi. Je n'ai rien qui puisse susciter l'envie d'autrui. — Lorsque le mauvais œil s'abat sur quelqu'un cela ne signifie pas que c'est à lui qu'on veut du mal. — Je ne te suis pas...On saborde mon existence alors qu'en réalité on ne me veut aucun mal ? C'est un raisonnement qui me dépasse, aammi Mokhtar. — Il est possible que la personne qui s'acharne sur toi, en veut, en réalité, à ton père ou à ta mère. — Bon... Y a-t-il un remède à cela ? — Bien sûr...Il faut voir une bonne m'rabta. Une fois qu'elle t'aura consulté, elle te dira si tu as et-taabaâ (malchance provoquée par un sortilège), ou et-taâtila (non-accomplissement de tout ce qu'on entreprend). — Ensuite ? — Ensuite, elle te prescrira un remède qui peut te guérir ou pas... Parce que le seul ou la seule qui peut te débarrasser de ce mal c'est celui ou celle qui l'a provoqué. — Hum... je comprends... Abderrezak se renseigne, se procure l'adresse d'une chouaffa dans les environs de Koléa et se rend chez elle. C'est une femme d'une soixantaine d'années dont le visage porte quatre tatouages : sur le front, sur le menton, juste sous la lèvre inférieure et sur chaque joue. C'est toujours le même tatouage : une petite forme géométrique faisant penser à la Croix du Sud. Abderrezak s'installe en face d'elle et aussitôt elle s'exclame : — Oh ! Mon fils ! rak mwakh-khed ! (le pire des malheurs s'est abattu sur toi). Mais qui t'a fait ça ? Qui ? Hada H'ram ! — Qu'est-ce qu'il m'a fait ? — Il ne s'agit pas d'un homme mais d'une femme. — Une femme ? — Oui... une vieille femme... petite de taille, brune, édentée avec un mauvais regard... Oh ! la ! la ! Mon Dieu ! Le regard qu'elle a ! Un regard diabolique ! (A suivre...)