Intervention - «Certains pays africains qui envoient en Algérie leurs propres enfants se former voient leurs universités mieux classés que l'université algérienne dans le classement de Shanghai». C'est la réponse qu'a eue hier, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Mebarki aux critiques qui pleuvent de toutes parts sur l'université. La plupart se fondant sur ce fameux classement académique des universités mondiales établi par l'université JiaoTong de Shanghai (appelé communément classement de Shanghaï), publié le 15 août et dans lequel l'université algérienne est absente. Ainsi, pour lui : «personne ne peut nous dire sur la base de quels critères se font ces classements». Avant d'ajouter que «50% de ces critères sont portés sur la forme». Ce qui lui fait dire que «cela ne fait pas très sérieux». Il reviendra à l'issue de cette intervention sur les diverses mises à l'index qu'essuie l'université algérienne et la remise en cause de la qualité de la formation qui y est prodiguée. Cette dernière est considérée par nombres d'observateurs, «inadaptée», voire «une université qui forme des chômeurs». Des débats récurrents qui reviennent avec le reproche qui lui est fait de former des diplômés qui ne peuvent pas s'intégrer dans le monde du travail et de l'entreprise. Pour lui : «ceux qui disent cela ne le font pas avec une évaluation sérieuse et encore moins avec des critères connus et admis». Il considère ainsi qu'«on évalue et on condamne un peu à la va vite cette université». Poursuivant son allocution, il est revenu sur un autre reproche qui est fait à l'enseignement universitaire chez nous. Ainsi, alors que l'Etat veut miser sur l'industrie en engageant un programme d'industrialisation qui se veut des plus ambitieux, à peine 5% des 1,2 million d'étudiants qu'accueille l'université algérienne sont formés dans les filières techniques et scientifiques. Qualifiant ce constat de «problème qui doit être revu», le ministre soulignera tout de même que cette tendance de recul de la filière mathématique est «universelle», «elle est enregistrée de par le monde», indique-t-il. «La question de l'orientation au niveau du passage du moyen vers le lycée est une question fondamentale», insiste-t-il. Ainsi, la question de l'orientation et de son organisation afin de trouver les équilibres entre toutes les filières est, selon lui, derrière ce déficit qu'enregistrent ces filières. Il mettra en outre en exergue le déficit qu'enregistrent les quotas de ces filières au niveau de l'université. Il faudrait, selon lui, mettre l'accent sur ce type de filières au niveau de l'inscription à l'université. C'est, selon le ministre, ce qui est appelé à se faire. Il faudra tout de même attendre l'année prochaine.