Résumé de la 8e partie - Après avoir soupçonné un temps la compagnie pétrolière nationale Pemex, les regards des experts se tournent vers une autre entreprise «La Centrale» qui utilise de l'hexane dans le processus de fabrication de produit alimentaire... Mais cette dernière déclare n'en utiliser qu'en très faible quantité dans son processus de production. Pas assez pour provoquer des explosions aussi violentes que celles qui ont frappé Reforma. Leurs dénégations sont étayées par les enquêteurs qui examinent des échantillons d'eau prélevés la veille du drame. Ils ne trouvent aucune trace d'hexane. Ce n'est donc pas cela qui a provoqué la catastrophe. Les affirmations de Pemex sont fausses et les habitants de Réforma sont toujours convaincus que l'essence est à la base de tout. Ils savent que ce n'est pas la première fois que des explosions se produisent. Et que certaines ont eu lieu récemment dans ce même quartier. Une en 1983. L'autre en 1991. Un an avant la catastrophe du 22 avril. Toutes deux ont été assez puissantes pour faire sauter les plaques d'égouts et toutes deux ont été provoquées par de l'essence. L'avocate Traquel Boutirez, représente plusieurs familles touchées par le sinistre. «Le premier incident a eu lieu en 1983. Près d'Independencia. Il y a eu des explosions dues à un mélange d'hydrocarbures lourds. C'était pratiquement dans la même zone que sont survenues les explosions de 1992», explique-t-elle. Mais si c'est l'essence qui est responsable d'où provient-elle ? La ville de Guadalajara se trouve au-dessus d'un important pipeline d'essence. Un pipeline d'acier pressurisé de 30 centimètres de diamètre construit en 1973, achemine l'essence depuis les raffineries de Pemex à Guadalajara près de Reforma, jusqu'à Salamanka à 238 kilomètres de là. Les enquêteurs inspectent le pipeline. Puis, ils font une découverte capitale. Près de la raffinerie de Pemex, un trottoir est inondé d'essence. La fuite vient de sous la terre. Mais le pipeline pressurisé est en acier. Comment peut-il y avoir une fuite ? Le réseau souterrain de canalisation de Guadalajara s'est constitué parallèlement à la croissance économique. Le résultat : un labyrinthe désorganisé de tuyaux et de câbles qui se chevauchent en tout sens. En creusant sous le trottoir inondé, les enquêteurs découvrent qu'une conduite d'eau a été courbée pour passer autour du pipeline pressurisé. Au point de contact entre les deux, il y a un petit trou qui laisse passer l'essence... (A suivre...)